La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

288 Corres17ondance d 'A. Bail!v - 1 659- 1663 treuve bon que ceus qui le portent ne s'exemptent pas de donner les satisfactions convenables aus eclesiastiques, particulierem[en]t à ceus qui sont constitués en la dignité . . . episcop", qui doit estre si venerable à tous . . . . Pour ce qui regarde les offences que vous pretendés d'avoir receues de l ' Evesque, M.R. dit qu'elle y pourvoira si et lors qu'il y en touchera, mais que cepandant, il ne faut pas retarder la reparation . . . ». Le 30 juil let 1 662, le vice-bailli adressa une autre longue lettre à son frère, en continuant à défendre sa conduite avec lucidi té et obstination. Malgré la longueur de ce texte, nous le transcrivons presque intégralement : « Monsieur. . . . Je vous prie de me permettre de vous dire qu'on presuppose que je n'aie aucune jurisdiction sur les serviteurs laiques de l'Evesque et que panant ou avec subjet, ou non, que j'aye donné les arrestz à son vallet de chambre. On me condanne d'avoir mal procedé, et par consequent on me voudroit reduire au poinct de la satisfaction que Monseg[neu]r et le s' mar[quis] sud[ijt [de Caselles] ont concerté à plaisir. Mais m'estant informé que par les Costumes de ce Pays de tout temps observés, les Juges D ucaux ont jurisdiction sur les d[i]ts laiques, et que par des raisons que par respect je n 'ay jusques à present avancées, je pretands de faire voir que je n'ay pas manqué. . . . Je supplie S.A.R. de laisser l' affaire en justice puisque je ne pretend pas, à cause de ma charge, d'estre exempt de chastiment si j ' ay manqué, et de me renvoier à ces fins dans le Pays par devant mon juge ordinaire en suite des privileges de premiere connoissance, et des articles contenus au Coustumier au titre du Sindicat, qui sont dignes de consideration . . . Aussy bien, Mons' l'Evesque a pris cette voïe estant recoru par requeste par devant le Lieutenant du Bal liage. Il ne devroit pas me vexer par les lettres de la Court, qu'il fait voir à tout le monde, et dans tous les festins où i l va. comme il a fait le jour de S' Jaque, où il y avoit bonne compagnie, affin de me lever le credit et la reputation, et me causer du mespris du menu peuple. J' ay cette satisfaction, gu 'on le connoist en Aouste aussy bien qu' autre part. . . . D'Aouste ce 30 Juillet 1 662 » . À l ' intérieur de cette lettre. il y a un feuillet énumérant les raisons du vice-bailli : « Auparavant de pretendre la declaration d'avoir procedé à l 'emprison[nemen]t du valet de chambre sans subjet, et que par là on prie M· l ' Evesque d'excuser cette faute, il faut esclaircir deux poinctz. 1 . Le prem ier. Si comme Juge ducal ou l i eutenant au Gouvernement, j ' ay jurisdiction sur les serviteurs laiques de I' Evesque et cette connoissance appartient au souverain Senat de Savoye, qui juge sur les abus. et au quel il y a appel, et en premiere instance icy dans le Pais. 2. Second[emen]t. Si j ' ay eu subjet, ou non de faire proceder au d[i]t emprisonnement (ce que je pretends de faire decider à mon avantage). de declarer puis après que ce qui est arrivé tant pour le fait du s [ ieu]r de la Creste que pour d' autres choses, cela se peut faire, si bien l' Evesque le scait. Mais que je le prie de croire qu'à l ' avenir je prendray mieux garde de ne le point fascher, à cela je ne puis consentir p[oin]t parceque, tacite, j'advouerois d'avoir manqué par le passé, et secondem[en]t i1 est iniuste de demander satisfaction et declaration d' une chose à ! 'avenir qui n'est pas faitte. et qui n ' est pas arrivé. Et ce ne sont que les Maistres qui peuvent exiger cela de ses serviteurs. Quant à la satisfaction prctendue pour les choses que M' l ' Evesque a supposé: P[remieremenjt, je la demande sur ce qu'il a escrit ou qu'il a fait courir le bruit que M. D. avoit dicté et fait mettre par contrainte le mot d'evesquesse [sic], se veritlïent le contraire par l a propre attesta[tio]n de D. Luc et par sa requeste d' humble recours. 2 . Sur ce qu'il a supposé que le d[i]t s[ieu]r de l a Creste fust envoié par mon ordre expressement pour l'assallir. dont le contraire se prouvera par le s[ieu]r Fiscal, sfieujr Henrico d'lvrée, et le Pere Constance de S' François. 3. Sur ce que j'ay pressenty à Turin par M' le G [rand] Chan[bella]n qui arriva le soir à la Visitation. M' le Sindic faira fois en compagnie de plusieurs autres que ce fust un accident inopiné, survenu entre le d[i]t s[ieu]r de la Creste et le laquais de M'. . . . » (A.S.T., Corte, Lettere di Particolari. T. m. 2 1 , cit. » ) .

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=