La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

28 Correspo11du11ce d'A. Builly - 1659- 1663 mais en vain : le 1 9 avri l 1 66 1 , Mademoiselle d 'Orléans se mana avec Côme de Médicis. Les ducs tournèrent alors leur regard vers la cour électorale de Saxe où ! ' Electeur paraissait résolu à concéder sa fille Sophie à Charles-Emmanuel TT. Quoique luthérienne, Sophie était prête à se convertir au catholicisme au temps des épousailles. On venait d ' établir le trajet que la mariée devait parcourir pour arriver à Turin, quand, en septembre 1 66 1 , le marquis Vill a, ambassadeur des Savoie, eut l ' amère surprise de constater la désapprobation la plus totale de Louis XIV à l ' égard de cette alliance59• Ce fut alors le nom d' une autre princesse d'Orléans qui prit vite du crédit6" et qui mena, en 1 663, aux noces de Charles-Emmanuel II avec Françoise­ Madeleine d' Orléans, dite Mademoiselle de Valois61 • Segreteria di Stato, Savoio, m. 8 2 . « 1 66 1 . Lettere d i Monsignor Nuntio in Torino » , fasc. cité. f0 73r/v) ''' Malgré cela, on persista encore quelque temps dans cette direction. Le 28 octobre 1 66 1 . deux lettres, l ' une du duc et l ' autre de la duchesse, partirent pour Rome : les souverains de Savoie remerc iaient le pape pour les facilitations qu'il accorderait à l 'occasion du mariage envisagé entre Charles-Emmanuel et la princesse Sophie. Cf. A.S. Y., Segreteria di Stato. Lettere Principi, m . 84, ff 229 et 230. "' Le 26 mai 1 66 1 , le nonce de Turin écrivait encore à Rome : « Si continoa qui nel pensiero di spos,u·e la Principessa di Sassonia [demandée aussi par le prince de Danemark]. et l 'affare viene maneggiato per mezzo del sig' Duca di Baviera, et ciel sig' Principe di Baden. Seben viene di nuovo proposto a S. A. l ' u ltima figlia del sig' Duca d' Orleans » (A.S.Y.. Segreteria di Stato. Savoia. m. 82. fasc. cité. f0 1 30r). Cela. d' après une lettre que le marquis del Ponte envoya à Turin de Paris le S août 1 66 1 , semblait agacer extrêmement Mademoiselle de Montpensier : « Il baron d' Amini m i ha detto che la nova portata dal Cavalier di Silleri, che Mons. di Boelena e sua moglie siino per fermarsi a Torino. ha grandemente inquietato l ' anima di Maclamisella, dubitando che venghino a trattare qualche cosa con S.A.R. a favore della Yaloes sua sorella » (A.S.T.. Corte, Lettere Ministri Francia, m. 73, fasc. de Giovan Battista del Ponte, cité, lett. 1 2/4). Quoi qu'il en soit, Mademoiselle de Montpensier aurait dû nouITir fort peu d'espérances : non seulement son caractère. de son propre aveu, indisposait la duchesse de Savoie. mais elle ne plaisait pas à la reine de France non plus. En effet, le président Amelot aurait dit au marquis ciel Ponte : « che per Madamisella non ocoITeva che ella vi sperasse, perchè la Regina maclre I' odia[vaj a morte et si sarebbe sempre opposta a tutti i suoi dissegni per i mpedirli ogni avantagio. et che cosl, venendo il caso, ella ha[v]rebbe rotto con Savoija nello istesso modo che havevano fatto con Lorena, poichè sensa lei i l matrimonio era conch iuso, ma essa con le arti della Chevreuse ha rovesciato ogni cosa dando male i mpressioni al cluca di Lorena » (A.S.T., ibid., lett. 1 7/6 au ministre, datée de Paris le 2 septembre 1 66 1 ) . 1'' Ce n 'est que l e 27 octobre 1 662 q u e le duc demanda au Saint-Père la « dispenza . . . per l ' adempimento del [su]o matrimonio con Madamigella di Vallois [su]a Cugina ». Cf. A.S.Y.. Segreteria di Stato. Lertere Principi, m. 85, lettre datée de Moncalieri. le 27 octobre 1662, f0 334 pièce 1 96. Les noces furent célébrées par procuration au Louvre, où Eugène­ Maurice de Savoie représenta son cousin le duc de Savoie.

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