La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 530 305 Il est vray qu' i l seroit du service de S.A.R. qu ' e l le voul ut, par son extrême bonté, rêpondre obl igeamment à ce Conceil , luy dire qu ' i l nous doit estre i ndifferent d' assembler les Etats, et d ' ordoner le donatif, devant ou aprés le printemps, puisqu' elle nous assûre de nouveau qu'elle n ' en exigera poi nt le paiement qu' aprés celuy de l ' ancien donatif, et que pour les privileges, du vio lement desquels nous nous pleignons, Elle nous les conservera dans leur entier. Si V.A.R. vouloit prendre la peine de joindre une de ses obbligeantes lettres à celle de S.A.R. pour ce Conceil , Elle produiroit un bon effet2, car ce Pays tout à fait reconoissant de la protection que V.A.R. a la bonté de luy donner, defere tout à fait à vos ordres. Outre, je luy demande tres humblem[en]t permission de souffrir ma petite / [f° 2r] liberté qu' i l est necessaire, que ce Conseil voit de temps en temps de ses lettres pour se resouvenir de ses bontés, et de son autorité. Pour le donatif, ce peuple est bien pauvre. Nous devons cinq mille pistolles, quatre mille à Thurin3, et mille à la bourse de Valei, et nous n ' avons i mposé que quarante mille livres pour les deux termes de la Toussaints, et de mai prochein, gui restent à paier du derni er donatif. Cela me fait creindre que les peuples ne voudont pas se porter à de grandes largesses. Neantmoins, j ' espere qu' elles ne seront pas moindres que les dernieres, et j ' ose presque dire à V.A.R. qu ' au pis aller, Elle peut conter sur le pied du dernier donatif. Je ne parle pas de celuy qu'on fit pour Mad. la duchesse de Parme, mais de celuy de l ' année, ou années, preceden te gui fût, si je ne me trompe, de cent et douze mille l ivres4• 2 Le 15 octobre 1 662, Charles-Emmanuel Il et Madame Royale écrivirent en effet aux commis. La duchesse leur envoya une autre lettre, le 23 octobre, pour les solliciter encore au versement de ce donatif, qu'on demandait en vue du mariage du duc avec Mademoiselle de Valois. Cf. BoLLATI, Le cm1gregazioni dei Tre Stati de/Io Valle d 'Aosta, op. cit . . t. III, p. 292. 3 Le rappel de cette dette revient également dans le Mémorial que le Duché d'Aoste présenta à Turin, le 20 décembre 1 662, oli on lit que « les pauvres peuples [étaient] . . . comme reduits à la derniere necessité » par les conditions géographiques de leur Vallée, mais aussi par le manque « de passage et de commerce, ce qui [était] mesme cause qu' ils n' [avaient] encor pu paier les 4/m pistolles qu' ils [avaient] emprunt[ées] pour le donatif qu'ils firent l'an 1 659. pour le mariage de Madame la Duchesse de Parme » ( A . S. T . , Camerale Piemonte, Patenti Control/o Finanze. registre 141 ( 1 662), doc. cit., f0 233r). ' Il s'agirait donc non pas du donatif fait en avril 1 659 à !'occasion du mariage de Marguerite de Savoie, mais plutôt de celu i qui fut décidé les 3 et 4 août 1 658. en raison de !'épuisement des finances ducales. Cf. DE TILLIER, Répertoire des Registres du Pays, op. cil., p. 1 07. C'est par sa lettre du 27 juillet 1 658 que le duc de Savoie avait demandé au Pays le paiement d ' un donatif, en considération des « necessitez de l a royale Couronne et [d]es occasions urgentes ( . . . ), mesme [d]es grands frais que S.A.R. support[ait] sur [dles nouveaux mouvemens de

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