La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
3 1 6 Correspondance d 'A. Bai/lv - 1 659- 1 663 incontinent i maginer a plu sieurs que Y. A . R . , remplie d' une prevoiance admirable, pressait la convocation des Estats de cette Province / [f° l v] et le donatif ordinaire pour pouvoir en demander un autre bientost aprés, au mariage de S . A . R .. Et en cette veüe, quelques uns des plus illuminés ont cru que le peuple pourrait bien retrancher du donatif qu' on va faire quelque somme considerable, ou vos serviteurs \ ' auraient pû faire monter, pour la faire servir au second donatif. Et en verité, Madame, l a lesine qui regne fort en ce pays pourrait bien operer ce mauvais effet dans l 'esprit de plusieurs. Pour l'empescher, Madame, je croirais que S . A . R . pourroit joindre le donatif futur, de son mariage, à celuy-ci, et nous les demander tous deux conjointement. Elle" y trouverait son compte et nous aussi . Premierement. Commençant par notre advantage, S . A . R . nous epargnero it la venue de M' le Gouverneur6, et la depence que le Pays fait pour l e recevoir, qui est considerable. / [f0 2r] En second lieu. Les scindics7, et les deputés des parroesses seraient de mesme dechargez de l ' obligation de venir aux Estats, et des frai s du voyage. Nous eviterions mille querelles, et mille combats qu ' i l fautJ rendre contre ces opiniatres qui se reuniroient, et se termineraient tous dans une seule assemblée. Ainsi, Madame, de deux peines, nous n ' en aurions qu' une. Troisiesmem[en]t. Et c' est pour l ' uti lité des finances de S . A . R . . Les deux donatifs u nis, et demandez ensemble, seraient assûrement plus conside rables, que s ' il s estaient separez, pour les raisons que je viens d' aporter, et qui sont favorables au Pays. Quatriesmement. V . V . A . A . R . R . qui , par l ' exemple de leurs genereux predecesseurs, et par leur propre bonté, avez acoutumé de faire des presents notables au Gouverneur, et aux deputés du Pays qui vous portent l ' arreté du ' La confirmation officielle du mariage du duc avec Mademoiselle de Valois n ' arriva que par une lettre que Christine de France envoya aux commis le 23 octobre l 662 ; cf. le début du procès-verbal du Conseil Général commencé le 27 octobre 1 662 : « l 'ex' du mons' le Gouverneur a en premier lieu fait faire la lecture de la lettre de S.A.R. dattée de Montcallier du 9' 7bre dernier directive au Conseil des Commis et vüe en icelluy le 9. de ce mois. plus de deux autres lettres aussi du 1 5 . du courant, l ' une de S.A.R. et ! 'autre de M. R . . . . et vûes par icelluy le 1 9. et finalement d' autre lettre aussi de M. R. du 23. du present touttes concernant le nouveau donatif pretendu par S.A.R. et la derniere faisant mention du mariage de S.A.R. » (BRT, Ms. St. p. 544. doc. cité. p. 1 57). À Turin, on insistait beaucoup pour obtenir un donatif « proportionné . . . au bonheur qui . . . p[ouvaitl arriver du dit mariage» (ibidem). '' Alexis comte de Saint-Martin de Parelle, marquis de Eros. 1 En 1 662. les syndics « de la cité et bourg d'Aoste » étaient Jean-Baptiste Galean (cf. note 3 ci-dessus) et Pierre Passerin. Cf. DE TILLIER, Historique . . . , op. cit . . p. 535.
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