La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
322 Correspondance d 'A. Bai/Ir - 1 659- 1 663 Monsieur nostre gouverneur a s ignalé sa conduite, et son zele en cette rencontre, et i l a servi V.A.R. / [f° 2r] admirablem[en]t. Mais, Monseigneur, pourrai-je bien vous parler de ces donatifs sans remercier" V.A.R. , avec tout Je respect que je dois du sujet qu' elle nous a donné de les faire en part ie? Non certainem[en]t, Monse igneur, et quelque eloigné que je sois de vostre cabinet, j ' entens ce me semble vostre voix qui me dit que je dois la remercier effectivement pour moi, et pour tout / [f° 2v] mon diocese, du bien qu'elle nous fait de vouloir se perpetuer, pour nostre fel i cité, en ces grands heros que Dieu fera assurement naistre du mariage heureux qu' elle va contracter, et dont elle nous a bien voulu faire l ' horreur de nous donner part. Je luy en rends donc, Monseigneur, de tres humbles graces. Je ne m' arrete pas là, je l ' en fel icite; ce n ' est pas encore assés: j ' admire et je loue son incomparab le prudence qui J uy a� fait choir la Princesse du monde la plus accomplie, et la plus ornée de vertus. V.A.R. sçait bien que je suis assés heureux' de la conoistre. Deux de vos creatures5 avec lesquelles j ' eus l ' horreur de luy faire rencontre de nostre mariage, et estant i nformés de ce que vous y avés contribué, nous vous en temoignerons nostre gratitude. Le choix que le Conseil a fait de vosu·e personne pour chef de la deputation pour nous venir offrir ce donatif et nous exprimer par vostre bouche les sentiments de joye que le Pais recoit de nostre mariage nous est aussi fort agreable et cc que vous nous marqués de la vostre nous confirme toujours davantage vostre affection. Sur quoy, attendant vostre venue, nous prions Dieu qu' i l vous ait en sa Sainte garde. De Montcallier ce 3 1 . 8'"" 1 662. » (BRT, Ms. St. p. 543, doc. cité, p. 1 4 1 ) . Malgré cc premier témoignage de satisfaction, quelques jours plus tard, on sut pourtant que les nlinistres turinois n ' agréaient ni la somme proposée, ni certaines conditions de paiement, cc qui porta à l'augmentation du donatif de 1 8000 livres et à la révision de quelques accords. Cf. la lettre précédente, note n° 5 ' Dans son Dictionnairefrançais, Richelet considérait que le verbe « choir » s'employait tantôt en poésie, et surtout au figuré, tantôt en prose, mais alors plus rarement, en lui préférant « tomber » . Cependant. est-ce que Bailly voulait vraiment écrire « choir » ou plutôt « choisir » '? ' Il pomTait s ' agir du marquis de Saint-Damien et de son frère, le comte Thomas d'Aglié, qui se trouvaient à Paris au début de l ' année 1 660. comme Albert Bailly. D'après l ' ouvrage d'Angius, ces deux frères seraient Tommaso et Carlo Ludovico, fils d'Ottaviano, comte de San Martino. marqui s d' Aglié, San Germano, San Damiano, coseigneur de Cervere et d'Ozegna. L' aîné, Tommaso, servit vaillamment dans l'armée et fut nommé gouverneur de Montmélian ( 1 638). Il mourut sans postérité en l 673. Carlo Ludovico, marquis de San Germano et San Damiano, fut colonel de l' armée de Nice et de 1 ·armée du Canavese et de Trino. Gouverneur de Villafranca, puis de Cuneo ; on le nomma aussi grand chambellan à la cour. Devenu chevalier de l ' ordre de Saint-Maurice et Saint Lazare, comme son frère, Carlo Ludovico reçut la précieuse décoration du collier du même ordre en 1 678. Il se maria avec Irène, fille de Carlo S imiana de Pianesse en 1 646. Il mourut en 1 687 (ANGJUS, Sullefamiglie nobili della monarchia di Savoia, op. cit. , vol. l, partie 1 '" , p. 4 1 8-4 1 9). En revanche, Manna présente Carlo Luigi comme le fils aîné d'Ottaviano de
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