La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

32 Corrr!.1po11donce d 'A. Bai/Ir - 1659-1663 de « usare la severità del castigo »"''. Le 1 4 février 1 664, les négociations aboutirent à la signature d' une nouvelle « Patente » . Parmi les conditions, cette fois-ci, on prévit la destruction de toutes les fortifications, tranchées et baJTicades élevées pendant les émeutes ; la possibilité de prier en privé dans les maisons, sans pour autant i nviter d' autres fami l les ; la permission de recevoir la visite d ' un ministre réformé deux fois par an ou davantage, en cas de grave nécessité ; l ' établissement d' une école, même si c ' était dans un lieu convenu et à condition que le recteur ne dogmatisât pas contre la religion catholique70. É trangement, Bail ly, qu i dut faire face à l ' hérésie l ocale, n ' évoque les turbulences des Vaudois qu ' une seule fois et de manière très allusive. Cf. la lettre 502, du 1 9 avril 1 66 1 : Madame, l ' on m' a dit que vostre belle montagne n' est pas exempte, aussi peu que moi, de tempestes, et d' agitations ; V.A.R., Madame, travaille à dissiper celles du successeur de Saint Grat, et ce grand saint prend soin en contre-échange d' arreter le cours de vos orages, envoiant à V.A.R. des cierges sacrés qui ont ordre de repousser les tonnerres et tous les meteores qui pourraient, sans cette benediction, achever de desoler ces riches, et fertiles colines. La réconciliation du Duché de Savoie avec la Sérénissime. Le Duché de Savoie dut affronter une autre question délicate, de politique extérieure : sa réconci liation avec la République de Venise. Les relations diplomatiques entre les deux puissances i taliennes étaient interrompues depuis 1 630, c' est-à-dire depuis que Charles-Emmanuel l" avait renvoyé l ' ambassadeur vén itien . En guise d ' excuse, la République de Ven ise demanda au duc une i ndemnisation, sa renonciation au titre de Roi de Chypre et la condamnation du l ivre du père Monod sur la question de Chypre (en particulier, des chapitres consacrés aux droits que la Maison de Savoie prétendait avoir sur l ' île). Malgré l ' i ntervention de la France et du Duché de Modène, les deux parties ne parvinrent pourtant pas à trouver un accord. La cour de Turin s ' adressa de nouveau à la France en 1 66 1 , par l ' intermédiaire de son ambassadeur, le marquis Villa. Ainsi, quand l abbé "" Cf. les dispositions arrêtées par cet acte, ibidem, p. 1 279. "' Pour plus d ' i nformations sur les articles de cette Patente, cf. ibidem, p. 1 28 1 -83 el CLARETTA, Storia df!! regno e df!i tempi di Carlo Emanue/e Il. op. cil. , t. I, p. 424.