La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Introduction 33 Dini fut envoyé de Turin à Venise pour tenter une conci liation, fut-il reçu cordialement. Charl es-Emmanuel ll condamna alors l ' ouvrage du père Monod et la Sérénissime nomma le sénateur Alvise Sagredo ambassadeur à Turin. À Venise, on refusa toutefois l ' argent que Madame Royale désirait offrir pour la défense de Candie contre les Turcs en échange du traitement royal à réserver à son ambassadeur71 . La mort de Christine de France. La dernière lettre de Bailly transcrite dans ce volume remonte au mois de décembre 1 663 et contient une prière de remerciements à Dieu pour la guérison de Madame Royale. En dépit de ces prières, la duchesse décéda le 27 de ce même mois. Elle rendit l ' âme à cinquante-sept ans, hydropique et emportée par un probable œdème pulmonaire suivi d ' un col lapsus cardio circulatoire7'. Sa dépouille, habillée en religieuse carméli te, fut exposée au Palazzo Madama pendant deux jours. Puis le corps fut transporté dans le monastère des Carmélites, dans l ' attente de le transférer à Verceil, à côté du tombeau de son mari , Victor-Amédée. F inalement, les restes de Marie Chri stine demeurèrent au Couvent du Carmel j usqu ' à l ' occupation napoléonienne, quand ils furent transférés dans léglise de Sainte-Thérèse, à Turin, où ils se trouvent encore aujourd ' hui. La duchesse désirait des funérailles simples et, dans un premier moment, son fils respecta sa volonté. Plus tard toutefois, soit à cause de l ' intervention de 71 Sur le sujet, cf. E. RICOTII, Storia della Monarchia Piemontese, Firenze, G. Barbera Editore, 1 869, 6 voL t. VI. p. 1 48- 1 5 1 . Il s'agit pom1ant d'une entente de courte durée, étant donné que neuf ans plus tard, on assista à une nouvelle fracture diplomatique entre le Duché de Savoie et la République de Venise. De cette période de rapprochement, il nous reste l ' ensemble de rel ations que les ambassadeurs venitiens envoyèrent à leur Sénat, entre 1 662 et 1 67 1 : des relations fort intéressantes, parce qu'elles montrent les progrès et les améliorations du Duché : il suffit de les comparer avec les relations des prédécesseurs. Cf. AA.VV. , Storia di Torino. La cittàfra crisi e ripresa ( 1630-1 730), Torino, Giulio Einaudi Editore. 2002, tome IV de 9 volumes, p. 7 . 72 Cf. L. GILARDI, La morte di Cristina di Francia i n due brevi memorie inedite, i n « Studi Piemontesi », mars 1 999, vol. XXV lll, fasc. 1 . p. 207-2 1 7 et, en particulier, p. 2 14-2 1 5. L'auteur de l ' article rappelle qu'aucune étude biographique existant à ce jour n'expose clairement les causes de la mort de Christine de France. Les Gazzette d' Antonio Socini n 'offrent, elles non plus. de précisions sur la maladie de la duchesse (Successi del Mondo, Gazzetta, Torino l i 20 Decembre 1 663, Torino l i 3 Genaro 1 664. Torino li 1 0 Genaro). Cependant, d'après les symptômes, Gilardi avance l'hypothèse que Madame Royale serait décédée à cause d'une pathologie de nature cardiaque (p. 2 14).
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