La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette E 355 moral de tout cela, le champ est vaste pour y raisonner tout à vostre ayze. Il court un bruit sourd \et fort patticu\ier/, le cardinal de Retz 1 1 est en ce pays là 1 2 qu i y traverse 1 ' fortement ce mariage, esperant peut estre son pour un filz de France » (GRAIZZARO, mémoire de diplôme cité, gazette XCII, p. 257-258). w La dispense de parenté, demandée au Saint-Siège par la reine d' Angleterre le 22 février 1 66 l ( A.S.Y., Segreleria di Stato. Lettere Principi, m. 84, pièce 1 6, ff 37-39), arriva de Rome le 24 mars, et le mariage, annoncé officiellement le 26 mars, fut célébré le 3 1 du même mois, au Louvre. Cette alliance dura jusqu ' à la mort d'Henriette, décédée en 1 670 (cf. les doc. conservés à la BnF, ms. f. fr. 1 8540, « Description de la decoration et de quelques ceremonies faites aux obseques de Madame la duchesse d' Orleans ( . . .) feuë Madame Henriette Anne d'Angleterre ( . . . ) dans l 'Eglise de Saint Denis en France le 2 1 ' Aoust de l ' année 1 670 », ff 1 -20). Le 2 1 novembre 1 67 1 , le duc d' Orléans se maria alors avec Charlotte-Elisabeth de Bavière, fille de Charles-Louis, comte Palatin du Rhin, et de Charlotte de Hesse. À propos de toutes les manœuvres qu'on fit avant d'aboutir aux noces entre Monsieur et la Princesse d'Angleterre, on signale une anecdote assez drôle, relatée par le marquis Ghiron Francesco Villa, dans sa lettre à Madame Royale envoyée de Paris le 24 décembre 1 660 : « Per le nuove della Corte non posso dire altro a Y.A . R. eccetto che moiti sono in pena per il male del d[etto] Card", et altri occultamente allegri, et si attende a devotioni, al che aggiongo una barzeletta, et è che intendo <limandasse, fra aitre cose, S. M'" al Astrologo del d [etto] Card'' Mazzarini se seguirebbe presto i l matrimonio del d[etto] Duca d'Aniou con la Principessa d'Inghilterra, al ché rispose !'Astrologo che si differirebbe sino al venturo ottobre; Io disse S. MÜ• al d[etto] Duca d'Aniou che se ne messe [sic] molto il calera, et si dichiarà sperare che seguisse in febraro prossimo, et andà a trovare l 'Astrologo che si trovà molto in pena, non volendo negare cià che S. M'' haveva detto né parlare in modo che disgustasse Monsieur, ando per tanto ingarbugliando i l discorso, dicendo esservi costellationi che minacciavano ritardo, ma poter superarsi facilmente. Si osservano le parole del Astrologo non per la sua scienza, ma perché varie volte regola le sue predittioni non conforme agl'aspetti e dispositioni degli Astri Celesti, ma de Pianeti teITeni » (A.S.T., Corte, Lettere Ministri-Francia, m. 70, fasc. 2 « 1 660. Il Marchese Ghiron Francesco Villa - Pariggi », lett. 27/8). L'apanage de Philippe de France et de sa descendance masculine, constitué à l ' occasion de ses premières noces, comprenait les Duchés d ' Orléans, de Valois, de Chartres en pairie, et la seigneurie de Montargis ( mars 1 66 1 ), jusqu'à concurrence d'un revenu annuel de deux cent mille livres, qui fut doublé en 1 672 par l'adjonction du Duché de Nemours. des comtés de Dourdan et de Romorantin, etc .. En 1 692, on lui donna aussi le Palais Royal. Cf. les Mémoriaux du Conseil de 1661 . . . , op. cil . . t. IV. p. 55. note 2 1 ; le Dictionnaire du Grand Siècle, op. cil., p. 92, s.v. apanage. 1 1 Jean-François-Paul de Gondi, cardinal de Retz ( 1 6 1 3- 1 679). Prélat, homme politique et écrivain français, le cardinal de Retz fut coadjuteur de l 'évêque de Paris et archevêque de Paris ( 1 654- 1 662). Il est connu pour le rôle qu' i l joua durant les troubles de la Fronde, comme chef du pmti de l 'opposition. Sur ce personnage, cf. S. BERTIÈRE, La vie du Cardinal de Retz, Pm·is, Ed. de Fallois, 1 990 ; Cardinal de Retz, Revue d'Histoire Littéraire de la France, janvier-février 1 989, n° ! . 1 2 En novembre 1 660, le cardinal de Retz fit un voyage en Angleterre, pour aller prier Charles II d' intervenir en sa faveur auprès de Louis XIV. Mais le roi anglais refusa de démêler le différend entre les cardinaux Mazarin et de Retz ; il donna pourtant 4000 guinées à ce dernier. Au début de l ' année 1 66 1 . Retz se rendit à nouveau en Angleterre, à Londres,