La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Ga:e11e E 357 d' Yorch11, qui a esté eslevé sa fil le d ' honneur auprés d ' elle. M. le Cardinal a congedié ses medecins il y a cinq j ours, depuis il s' est trouvé mal toutes les nuits, et cela provient de ce qu' i l ne se peut empecher de mangier beaucoup de chozes succrés, salées et eschauffantes qui luy font beaucoup de mal 1'. / [f0 I v] Il a plus de bezoing de sa santé que j amais, principalement p [ou]r M111e,1 ses niepces, l esquel les, sans luy, seroient esloignées des haultes pretensions qu' e l les peuvent avoir presentement. On fit une grande consultation devant hier sur le sujet de sa santé, où l ' opi n i on des medec i ns n ' estoit pas advantageuse pour l uy. Dieu sçait bien ce qui est le plus utile à sa gloire et point recorn� aître cette dame comme épouse du duc Jacques, mais ils durent ensuite changer d'attitude. A propos de ce mariage. le bruit courait qu'Anne Hyde « estoit grosse devant son mariage » (cf. les mots d' Henriette de France, lettre envoyée de Paris, le 28 octobre 1 660 à M.R. et transcrite par FERRERO, Lettres de Henriette-Marie de France, op. cit., lett. CXXX. p. 436). En effet. avant Mary, née en 1 662, Madame Hyde accoucha d'un enfant, mort en bas âge en 1 66 1 . Mère de plusieurs enfants, la duchesse d'York ne vit survivre que deux filles, Mary et Anne, destinées à devenir reines d'Angleterre. En 1 660, Henriette de France écrivait encore, à propos de la grossesse de sa bru : « Dieu veuille que se soit [l' enfant] de luy [du duc d ' York] : une fille qui s'abandonne à un prince s 'abandonnera bien à un autre » (ibidem). Notices tirées aussi des sites http://web.ukonline.co.uk/Members/nigel.baltysmith/ Database/D0025/12 6065.htlm et www.royal-stuarts.org/anne_hyde.htm. Le chancel ier Hyde, comte de Clarendon, avait une forte emprise sur l 'esprit du roi d ' Angleterre et ne cachait pas son dévouement à l'Espagne. dont il était pensionnaire ; du moins, telle était l'opinion de Mazarin (cf. la lettre que ce dernier écrivit de Saint-Jean-de-Luz le 8 septembre 1 659, p. 276-277 de CHÉRUEL. Le11res du cardinal Mazarin, op. cil . . t. IX). 11 Jacques Il Stuart ( 1 633- 1 70 1 ), fils cadet de Charles l" Stuart et d' Henriette de France, portait le titre de duc d'York depuis 1 634. Après la Restauration. il devint grand amiral (septembre 1 660). En 1 659, il se maria avec Anne, fille du chancelier Hyde, 3'"'" comte de Clarendon (cf. la note précédente). Le 6 février 1 685, Je duc d' York succéda à son frère Charles Il. Quand il fit sa profession publique de la religion catholique, plusieurs milords demandèrent l'aide du prince d'Orange, qui envahit le Royaume de son beau-père. Détrôné en 1 688, Jacques II se retira en France, où il fut traité en roi par Louis XIV. Cf. J. CALLOW, The making of'king Jwnes Il. Theformative years ofafallen king, Stroud, Sutton, 2000 ; M. TREVOR, The Shadow of a crown: the life swrv of Jwnes Il of England and VII of ScOlland, London, Constable. 1 988. " Le marquis Francesco Ghiron Villa écrivait de Paris, le 3 décembre 1 660 : « S. Em'" . . . fu ella rnolestata un poco da alcuni vapori alli quali seguirono ne! giorno appresso dolori di gotta in una mano che ancora continuano » (A.S.T., Corte, Lettere Ministri-Francia, m. 70, fasc. 2 cité, lett. 1 7/4). Fort souffrant depuis le 9 février 1 66 1 , Mazarin s'était fait transporter au château de Vincennes. dont il était capitaine gouverneur. Il expira dans la nuit du 8 au 9 mars, « sur les deux heures et demie du matin » (Gazette de Renaudot du 1 2 mars 1 66 1 , p. 246-248). Sur les derniers mois de vie du cardinal, et sur le jour où il reçut l'extrême-onction, voir, entre autres. les Mémoires de Daniel Cosnac, Paris, Jules Renouard et C'', 1 852, 2 vol . , t. II, p. 39-40.

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