La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
362 Correspondance d'A. Bailly - 1 659- 1663 d' Alençon36 y parust avec une certaine grace majestueuze \et spirituelle/ parée de pierreries qui attyra sur elle les yeux et l ' admiration d ' un chacun, et Mademoiselle de Valois·'7, dans son air enj oué et sa parure galante, ne laissa pas de donner esperance qu' elle ne cederoit à pas une de ses soeurs à l ' aage de seize ans en beauté et en bonne mine. Je voudrois que vous en eussiés au moins une, plustot que de languir dans une incertitude fascheuze18 qui ne peust rien produire d' avantageux p [ou] r S.A.R. de Savoyew. M. le marquis Ville40 court fortune41 de s ' en retourner sans voir le Roy42• Je 11' Elisabeth-Marguerite d'Orléans, dite Mademoiselle d' Alençon ( 1 646- 1 696). En 1 667, elle se maria avec Louis-Joseph de Lorraine, duc de Guise. 17 Françoise-Madeleine d'Orléans ( 1 648- 1 4janvier 1 664), duchesse de Savoie de 1 663 à 1 664. Son portrait, dressé par Bouillon, fut publié pour la première fois dans le Recueil de portraits et éloges de Sercy et Barbin, achevé d ' imprimer le 25 janvier 1 659 (cf. MADAME DE SÉVIGNÉ, Correspondance, « B ibliothèque de la Pléaide », op. cit. , t. 1, p. 880, note 1 , 9 47). " B ien que la princesse d'Orléans fût à l'époque otficiellement fiancée avec le prince de Toscane ( la duchesse d' Orléans avait cédé à cet engagement à la suite des hésitations des Savoyards), la cour de Turin ne désespérait pas de pouvoir faire invalider cet accord. En effet, pendant l ' audience que deux envoyés de Savoie avaient eue auprès du cardinal le 5 septembre 1 660, Mazarin n ' avait pas rejeté l'hypothèse d'empêcher cette alliance (cf. CLARETTA, Storia del regno e dei tempi . . . . op. cit., t. 1,). Alors, à Turin, on avait décidé à la hâte la mission à Paris du marquis Villa, qui pourtant ne réussit à se faire recevoir ni du Roi, ni du Cardinal, en temps utile pour obtenir la main de la jeune princesse (voir notes suivantes). ·''' Charles-Emmanuel li de Savoie. "' Ghiron-François, marquis de Ville (mort en 1 670), l 'un des généraux les plus distingués de son temps, comme l ' avaient été son père, Guy de Ville, et son bisaïeul, qui s 'était distingué à la bataille de Lépante. Du vivant de son père, il obtint un régiment de cavalerie du duc de Savoie. Dès 1 635, il commença à servir la France aussi, ce qui lui valut des lettres de naturalisation en 1 648. À la mort de son père (1648), il prit le nom de marquis de Ville. Il fut nommé général de la cavalerie de Savoie en 1 654 et chevalier de l'Annonciade en 1 656. En 1 658, il emporta une grande victoire dans la ville de Trin. En 1 665. il s'attacha au service de la république de Venise, qui l 'envoya à Candie, contre les Turcs, en 1 666. Sa femme s' appelait Camilla Bevilacqua. Cf. M A NN O , Il patriziato subalpino, op. cit. , s.v. Villa (marchesi di Cigliano), Ghirone Francesco; J.-B . RosTAGNO, Viaggi del marchese Chiron Francesco Villa, in Dalmatia e Levante; con la re/uzione de ' successi di Candia . . ., Torino, 1 668. " Au XVII' siècle, on disait qu'un homme courait hasard ou couraitfortune pour dire qu'il pouvait lui aniver du bien ou du mal, qu' i l s'exposait à certaines éventualités. Cf. FLTRETIÈRE, Dictionaire universel . . . , op. cil. , t. 1, p. 355, s.v. courir, E. LITTRÉ, Dictionnaire de la languefrançaise . . . , Paris, Hachette, t. L s.v. courir. § 29 p. 1 275. 42 Après avoir traversé le Mont-Cenis le 28 octobre 1 660 (A.S.T., Corte, Lettere Ministri Francia, m. 70. fasc. cité, lett. 1 Il ), le marquis Ghiron Francesco Villa arriva à Chambéry le dernier jour d 'octobre (ibid., Iett. 4/2), puis à Lyon l e 5 novembre 1 660 (ibid., lett. 5/2). Il entra dans Paris le 1 2 du même mois (ibid., lett. 8/2). Mais son empressement ne fut point récompensé, puisqu'on lui refusa non seulement une audience avec le cardinal Mazarin, mais aussi l' assignation d'un p1ince pour être accompagné au Louvre. En effet, en raison du fait
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=