La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Document F 369 dans ladite grande sale du Palais Episcopal, Monseigneur ( ' Illustrissime et Réverendissime a commandé à son secretaire et greffier soussigné de lire à haute voix lesdites lettres apostoliques et le monitoire joint à icelles, et ainsi les intimer à tout Je Clergé là assemblé, lesquelles ouïes et considerées ont tous repondu d' une même voix et commun accord qu' il s étoient fils d ' obéissance et prêts d ' executer tout ce que Sa Sainteté leur voudroit ordonner; mais que ceux qui avaient addressé à l ' evêque d' Aoste les dites bulles s' étaient infailliblement equivoqués et avoient fait contre l ' intention de Sa Sainteté et contre la teneur <lesdites lettres: car i l s ont tous dit, et au nom de tous les procureurs établi s dans Je dernier synode soussignés, que le Clergé du diocese d ' Aoste n'est aucunement compris dans lesdites lettres apostoliques, qui sont seulement addressées aux evêques et beneficiés dans 1' Italie' et dans les isles adj acente s ; mais que le diocese d ' Aoste n ' est aucunement dans l ' Italie et dans les isles adjacentes , l equel a pour metropolitaine l ' Eglise de Tarentaise, aiant toujours été de la même nature qu ' e l le et joüi de ses privileges, lesquels deux dioceses, avec celui de Sion, qui est aussi une suffragant de la même metropolitaine6, sont enfermés dans l ' ancienne Bourgogne7, laquelle à toûjours été separée et divisée de l ' Italie, comme l ' on peut voir des auteurs, particul ierement Barbosa, Livre du ' Déjà .l'édit du duc Charles le Bon du 1 3 (ou 3) juin 1 534 déclarait le Duché d'Aoste et tout son mandement, évêché et diocèse, hors d'Italie ainsi que du Piémont, en le reconnaissant plutôt comme appartenant à la Savoie, comme un état delà les monts. Cf. BRT, Ms. St. p., ms. 542 Recueil d'instructions, cit., p. 89 et p. 92. notes apposées en marge de ces deux pages par le compilateur du manuscrit (Jean-Baptiste De Tillier sans doute), qui transcrit tant le texte des résolutions du C lergé du 1 8 août 1 66 1 (p. 89-90) que le pensum en latin de Bailly du 23 août 1 66 1 (p. 9 1 -92). ' À vrai dire, au XI' siècle, Mathieu Schiner, nommé évêque de S ion par Rome sans Je consentement du Chapitre, est un personnage qui marqua son temps. Homme éminent, érudit, il administra le diocèse avec fermeté. Créé cardinal par le pape Jules Il, il obtint de son successeur de ne plus dépendre de 1'évêque de Tarentaise. Depuis ce moment, l 'évêché de Sion dépendit directement du Saint-Siège. Cf. www.cath-vs.ch/fr/histoirecadre.htlm. 7 Durant l an mille. de nombreuses luttes déchirèrent le Valais qui passa du Royaume Burgonde à la Savoie, puis à la maison des Zaehringen pour devenir enfin un fief dépendant de l'empereur d'Allemagne. L'évêque de Sion dut alors faire face à maints conflits avec la Savoie et lutter pour garder son pouvoir temporel. contre les prétentions de la noblesse et du tiers état. Cf. ibidem. Mgr Duc, dont une transcription libre de ces Résolutions est conservée parmi ses papiers, commente ainsi ce passage relatif à la Bourgogne : « On passe sous silence les premiers six siècles et demi durant lesquels le diocèse d'Aoste a été depuis son érection (milieu du [V' siècle) dépendant de la métropole de Milan. I l en valait la peine » ( Aoste, BGS, Fonds Gal-Duc, carton XXVITI, fasc. 1 6).