La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

38 Correspondance d 'A. Bail/v - ! 659- ! fJ63 comprendre et à aimer profondément son nouveau pays et son peuple, ce qui ressort clairement de son action pastorale et de ses écrits remontant à la période valdôtaine. De cette manière, bien que l ' importance historique et la puissance visionnaire parfois extraordinaire des gazettes parisiennes restent hors de discussion8\ i l faut également reconnaître l ' intérêt extrême de la correspondance valdôtaine, capable de témoigner, d' une façon passionnante et passionnée, de la réalité sociale et rel igieuse de la Val lée au cours de la seconde moitié du XVI I' siècle. Cela dit, on est moins surpris du fait que Bailly, à l ' occasion de son dernier séjour à Paris (octobre 1 659-février 1 660) pour traiter le montant de la dot de Jeanne de Trécesson, se soit assez vite ennuyé de son inaction et de la vie parisienne en général . L' inactivité forcée dans laquelle l e plongea l ' absence du suri ntendant Nicolas Foucquet, qui tardait à rentrer à Pari s, fin i t par estomper son enthousiasme i nitial. Plus les semaines passaient dans l ' attente du mi n istre et plus Bai l l y éprouvait presque de l ' embarras à demeurer si longtemps loin de son diocèse, en dépensant beaucoup d ' argent : S i j e suis assés heureux, Madame, de persuader à V. A.R. qu ' i l n ' y a que le zele d e son service qui me retient e n cette ville, j ' estimerei bien employer tout le temps que j ' y serei86• Mais Monsieur le Sur-Intendant n' estant pas encor arrivé, . . . et V.A.R. me commandant par toutes ses lettres . . . de l ' attendre . . . , il faut obeir, et aller j usques au bout. J' espere que je pourrei negotier cette affaire la semaine procheine, si ce Ministre est visible, . . . et après cela, je partirei incontinent, et ferei voir que je n' ay point d ' autre dessein que d ' obeir aveuglement à V.A.R.x7 V.A. R . me commande par sa derniere lettre de ne point partir sans avoir la derniere resolution de ceci. J ' aurei de la patience j usques à la fin du mois, je depence beaucoup, et la cheute des neiges du mois de mars, et mesme sur la fin de fevrier me font creindre le Moncenis. Il faudra le passer auparavant.88 " li suffit de jeter un coup d'œil sur la co1Tespondance de Bailly remontant aux années 1 649- 1 653 ( la période de la Fronde) pour se retrouver plongés au cœur de ! ' Histoire, au centre de Paris au XVII' siècle, et pour entendre la rumeur des armes ainsi que l'écho des papotages des commères et des nobles. '" Cf. lettre 472. du 28 novembre 1 659. " Cf. lettre 478. du 30 décembre 1 659. " Cf. lettre 480, du 9 janvier 1 660.

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