La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

40 Correspondance d 'A. Baill.v - /659- /663 La correspondance valdôtaine de Mgr Bailly. B ien que relégué parmi des montagnes stériles, loin « plus de trois bones journées »91 de Turin , Bailly ne cessa point de s ' informer sur ce qui se passait dans la capitale subalpine et de s'occuper d' affaires délicates. Grâce à sa haute capacité et à son dévouement sans faille, il contribua encore à l ' aboutissement de négociations importantes, matrimoniales surtout. En effet, dans les lettres de Bailly remontant aux années 1 658- 1 660, i 1 est souvent question de l ' al l iance de la princesse Marguerite . Nombre de courtisans se l ivraient à des confidences sur le même sujet avec Madame Royale et la plupart fomentait les ambitions de la duchesse, qui aurait voulu voir sa fil l e sur le trône de France. Le Père Albert agit différemment. Persuadé de l ' impossibi l i té d ' un mariage français pour Marguerite, notamment après le voyage à Lyon en 1 6589�, il rappela sans cesse à sa correspondante l ' intérêt qu' i l y avait à poursuivre le dialogue avec la cour de Parme pl utôt que de s ' exténuer avec celle de Paris . La suite des événements devait confirmer la j ustesse de ses opinions et sanctionner par leur réussite son réalisme et son courage91• L' autre a l liance qui i ntéressa de près l évêque fut celle de J eanne de Trécesson, la belle demoiselle d ' origine bretonne qu' i l avait proposée à la cour de Turi n quelques années auparavant. Devenue fi lle d ' honneur de Christine de France et maîtresse de Charles-Emmanuel II, Mademoiselle de Trécesson dut épouser le marquis de Cavour en septembre 1 659. D ' octobre 1 659 à février 1 660, Bai l l y fut alors envoyé à Paris pour discuter avec Nicolas Foucquet de la riche dot que le surintendant avait promise à la jeune fille avant le mariage et qui risquait de rester i mpayée"4• '" Cf. lettre 499. ,,, Voyage auquel i l ne put pourtant participer, étant donné son séjour à Rome. Le 30 octobre 1 658, Marie-Christine écrivait ainsi à son fidèle barnabite : « Nous sommes asseurée que vous ferez des prieres pour ce sujet [le voyage de la cour à Lyon], puisque vous avez travaillé avec tant de zele pour y donner les dispositions. Nous voudrions bien que vous fussiez auprés de nous en cette occasion, mais puisque cela ne se peut. vos oraisons suppléront au deffaut de la presence » ( Aoste, BGS. Fonds Gal-Duc. carton Xll1. doc. 1 1 7). ".i Cf. par exemple la lettre 480, envoyée par Bailly de Paris le 9 janvier 1 660. dans laquelle il rapportait à Madame Royale les mots du surintendant Foucquet, désireux de faire différer les noces de Marguerite avec le prince de Panne, puisque le mariage d'Espagne « selon toutes sortes d' apparences ne se feroit point ». Mais, il ajoutait aussi qu' i l ne fallait pas « qu'elle fit aucun fondement sur de vaines esperances. et quittai le cenain pour Je douteux ». En réalité, Monseigneur Bailly prêtait ses convictions à la duchesse, qui avait du mal à admettre cet échec. "' On a déj à dit que la dot qu'on donna finalement à cette fi lle d' honneur de Madame

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