La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

42 Correspondance d 'A. Baill.v - 1 659-1 663 le poids des sommes à verser ; d' autre part, en vertu de l ' obéissance due à ses souverains, i l opéra toujours pour que les Valdôtains acceptent les chiffres et les délais établis. Le donatif fut remplacé par un impôt le 24 novembre 1 770, en vertu des Constitutions Royales. Bai lly, un Valdôtain d'adoption. Bien que Savoyard de naissance, Bailly apprit vite à défendre efficacement les intérêts et les privilèges spirituels et temporels du Val d' Aoste. En 1 659, par exemple, il soutint énergiquement les droits de la mense épiscopale au moment où le marquis de Lenoncourt réclamait ses privilèges sur le comté de Challant et sur les fiefs d 'Aymaville et d ' I ssogne (lettre 460) ; en tant que premier Commis, il suivit l 'épineux différend qui opposa le Conseil des commis au Sénat de Savoie à cause du privilège de la première connaissance ( voir, entre autres, les lettres 488 , 489, 5 30) ; en 1 66 1 , i l sauvegarda vigoureusement le particularisme de son clergé lors de l 'appel au paiement de six décimes de la part du pape Alexandre VI I (question sur laquelle on reviendra dans le paragraphe suivant). Pasteur d ' âmes, Monseigneur Albert se servit également de l ' estime dont il jouissait auprès des ducs pour se porter garant des malheureux. Dans plusieurs lettres, il se déclare prêt à intercéder en faveur de sujets en difficulté. « Je suis . . . le Père de ces accusés », écrit-il un jour à Christine de France (gazette 488). Ainsi pétitionne-t-il en faveur de Jean-André Perron Balme, meurtrier du sieur des Granges ; d ' André Sulpice Savin et du syndic du bourg Jean Camos, sur lesquels s' acharnait le vice-bailli d' Aoste ; de Jean-Gaspard Des Aymonet, détenu sans raison suffisante dans les prisons du Duché ; du père franciscain Antoine Gramogin, attaqué et éloigné du couvent par son gardien ; de la marquise de Cavour, mariée à un homme qu' elle j ugeait prodigue ; et en faveur de bien d' autres gens97• Cela dit, il ne faut pas imaginer Bailly comme un père permissif, i ncapable d ' exiger des sacrifices de ses enfants. Au contraire, du point de vue pastoral, l e prélat s' efforça tenacement de rappeler à l ' ordre son clergé et ses fidèles, en se servant de tous les instruments à sa portée, et pmticulièrement des visites pastorales98, des synodes diocésains, des lettres pastorales et des prédications durant le Carême. •1 Si, une fois, il suggéra de ne pas concéder la grâce à des assassins, ce fut parce qu'il s'aperçut que les meurtriers ne s'étaient pas sincèrement repentis (cf. lettre 465). '" Sur les visites pastorales et sur leur rôle de surveillance du territoire, cf. A. TURCHINI, La visita come strurnento di governo del territorio. in Il Conci/io di Trento e il Moderno, aux

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