La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Introduction 43 D' une façon schématique et quelque peu optimiste, Monseigneur Bailly réduisait au nombre de trois les « desordres » affligeant son diocèse : Le premier. Presque tous les prestres avoient des femmes chez eux, avec lesquelles, i l s ne vivoient point bien. Et mesme ces jours passés, on a mis dans les pri sons de l ' Evesché deux curés conveincus par leur propre bouche d' avoir eü chacun un enfant de leurs servantes, et une femme mariée qui a semblablem[en]t confessé d ' estre enceinte d' un autre curé. Le second. Il s ne bougeoient des tavernes, et souvent l a premiere reverence qu'ils me faisoient estoit si profonde, qu' il s tomboient à mes pieds tous ivres et privés de sens. Et le troisiesme. Ils disoient la messe sans soutane et n ' en portoient presque jamais ni à la vi lie ni dehors. 99 Mais les problèmes quotidiens étaient certainement plus nombreux : quand ce n 'étaient pas les prêtres qui causaient le scandale, il fallait faire face à l a survivance de pratiques de sorcellerie et de sabbats dans les val lées ( lettre 496), à des tentatives de diffusion de l 'hérésie protestante (lettres 488, 496), à la violence montante des paysans ( lettre 465), à la persistance de pratiques traditionnel les malséantes 11x>, aux difficul tés financières con stantes, aux soins d e P. Prodi et W. Reinhard, Bologna, I l Mulino, 1 996. p. 335-382. Durant ses visites, notre évêque poussait les ecclésiastiques à coiTiger leurs mœurs. en même temps qu' il les soutenait dans leurs disputes avec les communautés locales (cf. le procès-verbal dressé lors de sa visite pastorale dans la paroisse de Brusson. le 1 8 mai 1 660 : Aoste. Archivio C m ia Vescovile, dorénavant A.C.V., Visite pastorali. carton 7). D'après ces procès-verbaux, on s'aperçoit qu' il était souvent question de réaménager des églises et des chapelles et que Bailly avait une attention particulière pour les c imetières (ibidem, procès-verbaux dressés dans la paroisse de Hône, le 2 mai 1 660, dans la paroisse de Saint-Vincent, le 28 avril 1 660 et dans la paroisse de Saint-Oyen. le 30 avril 1 662 ). 99 Cf. la gazette 50 l , du 5 avril 1 66 1 . Cf. aussi l 'ordre 500, du 1" avril 1 66 l . 1 00 Bailly s'opposa à des pratiques i nvétérées telle que le « charivari ». espèce de sérénade diffamatoire qu'on chantait avec l ' accompagnement d'instruments bruyants au vieux qui épousait unejeune fille. ou bien à celui qui se remariait. ou à la fille qui allait se marier hors du village, ou encore au mari cocu : on pou vait également adresser un « charivari » à u n prédicateur o u à des grands métayers. Cf. AC.V., Visite pastorali. carton 7, l e s procès verbaux des visites pastorales accomplies dans la paroisse de Nus, le 26 avri 1 1 660, et dans
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