La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

74 Correspondance d 'A. Baillv - 1659-1663 Curé '4• Devant hier, Madame, je leur fis voir les obligations qu' ils avoient à V.A.R. de les conserver en pai x 15, et sans tai l les1r', et soldats, tandis que le Piemont en estoit rempli, et je leur exagerei si fort, et si heureusem[en]t ce bien fait, que je voiois leurs larmes marquer leur reconoissance ; et si en sortant de là on eüt assemblé le Conseil general pour Je donatif11, ils auroient assûrement dotée, eux seul [sic ] , ma Princesse. Je fais une tres humble supplication à V.A. R . de n ' oublier pas mes interests, Gabriel de Besançon, « français par naissance, mais devenu valdôtain par le cœur » (ALBIN!, Mémoire historique sur Philibert-Albert Bailly, op. cit . . p. 77), fit beaucoup pour le monastère de la Visitation d'Aoste qu'il dirigea pendant trente-trois ans, en jouissant de l ' estime de la mère de Chantal. I l prit également une part considérable dans la fondation du monastère du même ordre à Turin et dans le procès de canonisation de saint François de Sales. Cf. ibidem, p. 77-78. Dans une lettre datée du 1 2 novembre 1 669, Bailly définit le père Gabriel de Besançon « un grand prédicateur, une personne ornée de tant de mérites » (cit. tirée de Duc, Histoire de l 'Eglise d 'Aoste, op. cit. , t. VIL p. 294). " Bailly revint sur le problème linguistique quelques années plus tard dans une lettre qu'il envoya, le 1 5 mai 1 678, à un cardinal de Rome : « . . . ln tutta mia Diocesi, . . . , non si ritrova ne anche un solo Valdostano predicatore. Et i Vescovi quali mi han' preceduto da ducento anni in qua nunquam ex pulpito ad populum habuere concionem, non defectu doctrina' , et zeli , ut opinor, sed quia linguam Augustanam gallicam. utpote ltaliani , non callebant [exagération : les évêques Gazin , Vercellin et autre ont prêché au moins quelquefois en français]. Idem est de canonicis nostris. Moiti preti Piemontesi, et altri vanno a Roma, non puotendo per la loro ignoranza. ottener beneficii apresso Vescovi. ut pote indigni, et vengono provisti. et nullius fructus, non sanno la lingua, il canto fermo. quai si canta sempre in questa mia chiesa, et quod dignum est lacrimis. sono ignoranti, et tutta via n [ostjri canonici sono curati attuali di questa Chiesa, et di moite aitre » (A.S.V.. Segreteria di Stato, Vescovi. 64 " 1 678. Lettere di diversi Arciv". Vescovi. Govern' ' e Prelatï', ff l 98v- l 99 r ). " Au temps de la guerre de l 'empereur Charles Quint contre François l". le Duché d'Aoste s'était empressé de préserver ses territoires par un traité de neutralité. Depuis lors. même si les princes de Savoie eurent des démêlés avec la France. l'Espagne ou d'autres puissances, la Val lée échappa toujours aux malheurs d 'une guerre sur ses terres et ne subit aucune domination étrangèrej usqu'en 1 69 1 . C'est pourquoi elle avait à l'époque le surnom de « Val d' Aoste la pucelle ». Cf. DE TILLIER, Historique . . . , op. cil .. p. 80. " À plusieurs occasions, on tenta d' introduire dans ce Duché des paiements, des gages, des gabelles, des impôts de douane. mais les Valdôtains réussirent toujours à rendre nulle toute tentative, en faisant ratifier chaque fois leurs privilèges et i mmunités. Cf. ibidem, p. 76-79. 17 « Ce mot, comme l 'indique son étymologie, signifie un don, un cadeau en argent que le peuple faisait à son souverain, soit pour subvenir aux nécessités de l 'Etat, soit en certaines circonstances (avènement au trône, mariage, guerre, pour obtenir quelque grâce). Le prince remerciait. et accordait la faveur désirée. Au commencement. le donatif ne se versait pas régulièrement, plus tard on le payait tous les six ans, puis plus souvent. Les commis le discutaient et en établissaient le montant chaque fois. Le donatif fut remplacé par un i mpôt en vertu des Royales Constitutions du 24 novembre 1 770 ». J.-M. (abbé) HENRY. Histoire populaire, religieuse et civile de la Vallée d 'Aoste, 3' éd., Aoste, Imprimerie Marguerettaz, 1 967, p. 223-224.