La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

6 Correspondance d 'A. Baill.1• - 1659-1663 1 657), ce fut de crainte des réactions de l ' armée. À sa mort (3 septembre 1 658 ), lui succéda son fils Richard, qui toutefois démissionna en mai 1 659. Un an plus tard, l a monarchie était restaurée : Charles TI Stuart rétablit son autorité et regagna le contrôle du royaume. Au début, ce souverain, éduqué à la cour de Paris, inaugura son règne par un admirable absol utisme à la françai se. Ensuite, i l l i a son nom à la persécution des Puritains et à la restauration de l ' É gl ise d' É tat anglicane (Act of Un(formity, 1 662), ce qu i causa de nouvelles tensions entre l a Couronne e t l e Parlement. L'Empire. À la fin de la gue1Te de Trente Ans ( 1 648), l ' Empire comptait environ trois cents pays souverains, dépourvus d' un sentiment national commun, et ressemblait plutôt à un « monstre gothique », selon l 'expression du j uri ste Samuel Pufendorf', avec une mu l titude de gouvernements absolutistes. La mort de l ' empereur Ferdinand III ( 1 657 ) , moins craint et plus regretté que son père, mit en l umière toute l a fragil ité du pouvoir impérial. Un interrègne commença et, pendant un moment, Mazarin songea à Louis XIV comme digne successeur des Habsbourg d'Autriche). Lorsque les rêves du Cardinal échouèrent à cause de difficultés insurmontables, la France intrigua pour placer sur le trône ! ' Electeur de Bavière, mais sans succès. Elle donna alors son assentiment à la candidature de Léopold, roi de Hongrie et de Bohême ; en échange, Léopold accepta des conditions très dures pour l ' Empire : un article essentiel de cette véritable capitulation portait qu ' i l ne donnerait aucun secours à l ' Espagne contre la France, ni en tant qu' empereur, n i en sa qualité d' archiduc d' Autriche. Ce n ' est qu ' ainsi que le nouvel Empereur fut élu à l ' unanimité, le 1 8 j ui l let 1 658, et sacré le 3 1 du même mois. La Suède et les Pays du Nord. Dans l ' espoi r de contrebalancer l ' impérial isme de la Suède ainsi que sa maîtrise sur tout le commerce de la Baltique, il se forma contre Charles X une coalition, dont faisaient partie le Danemark, le Brandebourg, la Pologne et la Russie. En revanche, les Suédois avaient l ' aide de l a flotte anglaise. La première « guerre du nord » , déclenchée en 1 655 , dura u n lustre et n e prit fi n que par les paix d' Oliva et de Copenhague (mai et juin 1 660). À vrai dire, nombre de revers avaient déjà obligé le roi du Danemark� à acquiescer, en 1 658 , aux propositions de pai x . 2 Samuel von Pufendorf ( 1 632- 1 694), De sratu lmperii Germani, 1 667. 1 Parmi la vaste bibliographie concernant ce souverain. nous nous bornons à c iter l ' article récent de J. COR.i'-IETTE, Le siècle de Louis XIV ( 1 620-1720): les tragédies du Grand Siècle, « Histoire », 2000, n° 239, p. 56-6 1 . ' La guene. très malheureuse en général pour le Danemark, permit toutefois à sa maison royale d'en retirer de grands avantages en terme de prestige et d'estime.

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