La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

87 hier au Roy de ce Pri nce, et luy dit que mesme i l s ' estoit souvenu de ses rnousquetaires. L' on a fait des contre verités"', où lon n' epargne / [f° 2r] pas le Roy mesme qui s ' en est fasché, et a dit qu ' i l feroit chatier l ' auteur de quel que condition qu ' i l fût. L' on a' tasché d ' y noirc i r furieusem[ en ] t le comte de Soissons 1 7, mais pour l ' en desabuser, l ' on a dit qu ' on parloit de Busi1 8 - frère. Capitaine des gardes de la porte à partir d ' avril 1 658, i l servit ensuite en Flandre et en Franche-Comté. En 1 670, il devint 1mûtre de la garde-robe et, en avril 1 672, maréchal de camp. En 1 663, i l avait épousé Diane-Charlotte de Caumont-Lauzun, fille d'honneur de la reine (ibidem, coll . 959). 16 La première attestation de ce mot remonte à 1 620 (Le grand Robert de la langue . française : dictio nnaire alphabétique et analogique de la langue française de Paul Robert, Paris, Le Robert, 1 987, 9 vol., t. I l , p. 550, s.v. contrevérité). Il s'agit d' une « allégation évidemment contraire à la vérité de la chose dont on fait connoître qu'on n'est pas persuadé, & qu'on fait au plus loin de sa pensée » (Dictionaire universel de FURETIÈRE, op. cit., t. 1, p. 33 1 ). 17 En ce temps-là. Louis XIV était fortement épris de Marie Mancini et, durant cette idylle, il témoigna une sorte d'aversion pour la sœur de son aimée, Olympe, comtesse de Soissons (cf. C HÉ R U E L , Histoire de France sous le ministère de Mazarin, op. cit., t. Ill, p. 267). Il lui attribuait, en effet, une partie de l'opposition que le Cardinal avait pour ses projets de mariage avec Marie. Ce ressenti ment, dont la comtesse de Soissons fut l'objet, retomba inévitablement sur son mari aussi. Cf. la lettre que Mazarin envoya à la comtesse sa nièce. de B idache, le 23 juillet 1 658 ( C H É R U E L . Lettres du cwdinal Mazarin . . .. op. cit., t. IX, lettre CXV, p. 1 88- 1 89) : « M. vostre mary et vous devez tout souffrir de la part du Roy attendant qu'il vous permette de luy faire cognoistre que vous avez pour S. M" les sentiments que vous devez, et que rien n'est capable de vous en faire jamais esloigner : car. à la tin. S. M'', estant asseuré de vos intentions, vous departira les effects de sa bonté comme par le passé ». La comtesse Olympe suivit ce conseil et. à pmtir de l' automne 1 659, elle recouvra la faveur du roi. La lutte pour détourner le roi de son amour pour Marie Mancini commença en juin 1 659 (cf. IDEM. Histoire de France sous le ministère de Mozarin, op. cit. , t. Ill p. 227) ; en juillet. on résolut d'éloigner la j eune fille de la cour et de Paris même. À ce moment-là, pour distraire Louis X IV et l'empêcher de retomber dans sa passion pour Marie, on se servit des grâces de la comtesse Olympe (ihid . . p. 267). Chérnel transcrit l'extrait d' une lettre adressée à Mazarin et datée de Toulouse, le 1 4 octobre 1 659, où on lit : « Il [le roi] a reprit, avec Madame la Comtesse, le commerce de lui parler, de rire avec elle, [ . . . ]. Le Comte de Soissons a reprit aussi avec le roi l ' ancienne maniere de lui faire sa cour. et il n'y a personne qui peut s'apercevoir qu ' il y ait eu aucun refroidissement » (ibid., p. 267-268). Mais l'entente ne dura pas longtemps : cf. A.S.V.. Segreteria di Stato, Sovoia, m. 82. f0 36 l r. « Torino 1 5. de[ce]mbre 1 66 1 . . . . Il sig' conte di Soissons non è poi stato annoverato nel numero de Cavaglieri di S. Spirito nella nuova creatione ultim.te fatta dal Re di Francia, perché oltre le altre opposit.ni, ha incontrato difficoltà in sostenere il posto di p[rijmo Principe, quai hebbe nella Cavalcata dell'entrata della Regina col 'auttorità del sig.r Cardinale Mazarino » . " Il poun-ait bien s' agir d e Roger d e Rabutin, comte d e Bussy, d i t comte d e Bussy-Rabutin. Né en 1 6 1 8, i 1 fut officier et homme de lettres. Entré dès 1 634 dans l 'armée, i 1 fut sous Condé, puis sous Turenne et Conti un bon officier au cours des campagnes contre l'Espagne sur les frontières Nord et Nord-est et en Catalogne. Mais Louis XIV, qui n'aimait pas Bussy, brisa sa carrière en 1 665 : emprisonné à la Bastille pendant plus d ' un an. privé de

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