La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Introduction 7 Un premier traité avait ainsi été conclu à Roskilde l e 26 février. Mais la gueITe s'était rallumée en 1 659 à cause des délais que les Danois apportaient à l ' exécution des conditions de paix. Ce fut la mort du roi suédois, en février 1660, qui accéléra définitivement la fin de la guen-e du Nord. Le 7 mai 1 660, le roi de Pologne Jean I I Casimir et ses alliés d ' une part, la Suède d ' autre part, conclurent l e traité d ' Oliva, que la France se chargea de garantir5• Les articles principaux de cette paix prévoyaient la cession à perpétuité de la Livonie septentrionale et de 1 ' Estonie à la couronne de Suède, tandis que la Suède rendait à l a Pologne toute la Prusse Polonaise. La mer Baltique était consacrée « lac suédois » . En 1 660, bien que frei née dans ses appétits de conquête, la S uède apparaissait donc comme la grande puissance de l ' Europe du Nord. À la mort du roi Charles X Gustave, comte Palatin de Deux-Ponts, et neveu du Grand Gustave, lui s uccéda son fils, Charles XI , âgé de quatre ans, qui régna j usqu' en 1 697. Provinces-Unies: L' autre Pays qui, au mil ieu du XVII' siècle, se révéla l ' un des plus riches et des p l us puissants d' Europe fut l a petite république protestante des Provi nces-Unies (Pays-Bas actuels). Elles devaient leur richesse et leur prestige au développement du commerce maritime et de la vie i ntellectuel le et artistique. ' L'article 1 0 1 de la paix des Pyrénées, concernant la situation politique de l 'Europe du Nord, engageait tant le roi de France que le roi d'Espagne à travailler pour pacifier ces tenitoires. Dans la réalité. seule la France respecta sérieusement ce pacte en contribuant à rétablir la paix à Copenhague et à Oliva en 1 660. Ces traités décidèrent de l 'équilibre baltique et permirent à Frédéric-Guillaume, électeur du Brandebourg. de renforcer l 'autorité centrale sur ses possessions te1Titoriales. fort discontinues. qui allaient du Rhin au Niemen. Au tenne de la « guerre du nord », Mazarin apparut comme l'honune qui avait « donné la paix à la chrétienté ». Beaucoup de gens, en connaissant ses i ntentions, se formèrent une bonne opinion de lui. Un gazetier anonyme rapporte ainsi les paroles que l'ambassadeur de Venise adressa un jour au pape (gazette datée de Rome, Je 1 4 avril 1 659) : « Enfin l ambassadeur, ne peuvant suppo1ter plus long temps de combattre si foiblement son sentiment, il dict au pape ses mesmes parolles : Je ne suis point pentionnaire de France et encore moins de M' le cardinal Mazarini, mais je suis homme qui dis la verité et qui, ayant veu la pluspart des actions considerables qu' il a faictes, et appris le reste par des relations veritables, puis dire ce qui en est. et tout homme qui les scaura de mesme et qui en jugera comme moy, sans passion dira que M' le cardinal Mazarini, ayant eu toutes les disgraces qu'il a eues, et faict tout ce qu'il a faict. et ce qu'i l estimoit sur tout, apprés s ' estre pu conserver estranger comme il est dans un poste si envié, ayant de si puissants ennemis que tous ceux qui le sont, et ce qui r ont esté, parmi la nation la plus inconstante du monde, est necessairement le plus habille homme de la terre. A quoy Sa Sainteté n'eut pas une parolle a respondre et se voyant convainqu [sic], finit le discours par u n souspir, et par ces mots : Je souhaitte que le Cardinal Mazariny me trompe » (Pa1is. BnF, ms. f. fr. l7441 « Recueil de Gazettes et Nouvelles », f" Sv).

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