La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

�ettre 462 89 �' on a afecté" de faire voir à cet Espagnol plusieurs maisons particulieres. �· on a vou l u par les fortunes privée s , que l ' Espagne conut nostre 1bondance". Madame de la Basiniere21 crüt qu' elle devoit tenir cercle chez �ue2� , quand ! ' Espagnol vi endrait, ayant à cet effet assemblé plusieurs )ames de qualité. Mai s entrant dans leur chambre, il ne cons idera que la apisserie, et la dorure du plancher2', et à peine branlat-il la teste à toutes les Jrofondes reverences de ces Dames sans tirer le chapeau, et en sortit sans eur dire un mot. Fouliau2" le compta h i er au Roy qui en rit, et dit qu' il 'alloit que le Conseil d ' Espagne / [f° 2v] luy eut recommandé de garder la 1 u'on ne pourrait accorder en aucune façon . . . » ( CH ÉR U EL , Lettres du cardinal Mazarin. 1p. cil., t. IX, lettre LXXXI). �e prince don Juan se fit accompagner par une sorte de folle qui, en parlant toujours de ' Infante d' Espagne, exaspéra lajalousie de Marie Mancini. Alors que cette dernière exigeait le Louis XVI de chasser la femme de don Juan, la reine mère s'en plaignit au cardinal. vlazarin réconcilia la mère et le fils mais dut reconnaître qu' i l était temps de frei ner ' emprise que sa nièce exerçait sur le roi : il envoya donc la jeune fille et ses sœurs à 3rouage. CH É R U E L , Histoire de France sous le ministère. . . , op. cit., t. III, p. 224. ' Ici, le verbe a ffe cter prend le sens d'aimer, de souhaiter quelque chose avec empressement �t ostentation (cf. le Dictionaire Universel de FU R ET I È R E, op. cit., t. I, p. 27). ' Les Espagnols n'oublièrent sans doute pas l "étalage de richesses françaises auquel Don uan assista lors de son passage à la cour. Quand ils préparèrent leurs appartements sur l 'îlc les Faisans, au temps des négociations de paix, ils les parèrent d'une tapisserie merveilleuse. \ ce propos, le mémorialiste Cosnac rappelle : « Les conférences entre les ministres de =<rance et d'Espagne étant sur leur tïn. et tout ayant été conce11é et agrée de toutes parts, on >fit le jour de l'entrevue des deux rois. Chacun avoit ses appartements séparés . . . Les �spagnols meublèrent leurs appartements d· une manière très-magnifique ; il n ·avoit point Jaru en France de si belles tapisseries que celles qui étoient dans tous l eurs appartements l 'Espagne. Celles de France parurent très-peu de chose, quand on examinoit et qu'on 1oyoit celles d'Espagne », Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d 'Aix . . . publiés Jour la Société de l ' hi stoire de France par le C'' Jules DE COSNAC. Paris, Jules Renouard et ='', 1 85 2. 2 vol., t. Il, p. 30. ·' Il pourrait s'agir de Françoise de Barbezières de Chernerault de La Bazinière, femme de v1acé Bertrand. sieur de La Bazinière, à qui Tallement des Réaux consacre une de ses listoriettes. Monsieur de la Bazinière, trésorier de l' É pargne (mort en 1 688), et M. de ::iuénegaud, secrétaire d' É tat « furent aussi enveloppés dans cette ruine [celle de N icolas =<ouquet] et mis à la Bastil le » : Mémoires de Saint-Hilaire publiés pour la Société de ' Histoire de France par L. LECESTRE, Paris. H. Laurens. 1 903- 1 9 1 6, 6 vol., t. !, p. 1 3. ' L'hôtel de La Bazinière. plus tard hôtel de Bouillon, puis hôtel Pellaprat, était sis sur le l uai Malaquais. C'est aujourd' hui une dépendance de l' É cole des Beaux-Arts : cf. les Vlémoires de Gourville, publiés pour la Société de l ' histoire de France par L. LECESTRE, >aris, H . Laurens, 1 894- 1 895, 2 vol. t. !, p. 1 7 1 note 1 . 5 Le mot plancher indiquait à l 'époque tant le sol sur lequel l ' on marchait que le plafond cf. FURETIÈRE, Dictionaire uni1•erse/ . . . . op. cit., t. li, p. 290, s.v. plancher). ' Personnage non identifié.

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