La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

90 Correspondance d 'A. Bai/Ir - 1 659- 1663 gravité mesme avec les Dames. Et que si la Princesse d' Espagne27 venoit, il auroit la consolation qu'elle la garderait parmi les homes. Là, l ' on exagera fort la difference des Princes, et l ' on loua autant la civilité du vostre28 que l ' on blama ce rejeton d ' Espagne. Il est mal fait de sa persone, et la Reyne mesme quoique sa partiale avoue que ses epaules, et ses jambes estoient mal faites. Je repondis qu' e l les estoient enflées, et hydropiques. Je voudrais bien qu ' i l ne se presenta j amais occasion de parler de cette engeance"", tant j ' en suis lasse. On dit que nous l a pourrons bien rompre avec l ' Empereur'0• Dieu nous en face la grace, et ne me refuse pas l ' absolution que je vous demande du peché qu ' on dit que je cornets de souhaiter furieusem[en]t l a guerre contre 27 l i s'agit de l ' infante Marie-Thérèse. Marie-Thérèse d'Autriche d'Espagne ( 1 638- 1 63) était la fille de Philippe I V d'Espagne et d'Elisabeth de France. Conformément au traité des Pyrénées, elle renonça à ses droits sur l ' Espagne contre la somme de 500.000 écus d'or, qu'elle ne reçut jamais. Le 9 juin 1 660, son mariage avec Louis X I V, qu'elle venait de rencontrer pour la première fois trois jours plus tôt, fut célébré à Saint-Jean-de-Luz. La reine Marie-Thérèse décéda soudainement en 1 683 d'un abcès mal soigné sous un bras, qui l 'emporta en quatre jours. Sur ce personnage, cf. B . CORTEQUISSE, Madame Louis XIV : Marie-Thérèse d 'Autriche, Paris, Perrin , 2002 ; S. BERTIÈRE, Les Reines de France au temps des Bourhons. 2. Les femmes du Roi Soleil, Paris, É ditions de Fallois, 1 998 (cf. le chapitre qui l ui est consacré). " Charles-Emmanuel II de Savoie. En 1 658, lors du voyage des cours parisienne et turinoise à Lyon, le jeune duc laissa de lui une fort bonne opinion. En particulier, pendant un bal qui se fit quelques soirs avant le départ de la cour de Savoie, il emporta même l 'estime cl' Anne cl' Autriche. En effet, pendant que tout le monde dansait, « il se tint toujours auprès de la Reine. qu'il entretint galamment et avec beaucoup d'esprit. Par hasard la Reine ayant ôté ses gants, il se jeta à genoux devant elle ; et faisant de bonne grâce une exclamation sur leur beauté [des mains] , il en prit une qu'il baisa d'une manière si agréable. si enjouée et si respectueuse tout ensemble, qu'il fallut que la Reine le trouvât bon. Je lui ai ouï dire qu'elle n'avait jamais vu un plus aimable homme que lui. I l étoit en réputation d'être débauché, léger, frivole. et nullement appliqué à ses affaires : son agrément l 'emportait sans doute sur sa capacité » (Mémoires de Madame de Motteville, op. cit., p. 474). "' Furetière donne cette définition du mot : « multiplication trop grande des i nsectes et choses nuisibles ». Il se disait au figuré des hommes méchants. FURETIÈRE, Dictionaire universel . . . , op. cit., t. 1, p. 504, s. v. engeance. .\1.1 Léopold [" ( 1 640- 1 705) . empereur du Saint Empire Romain ( 1 657- 1 705) , roi de Hongrie et roi de Croatie ( 1 657- 1 687). Fils de Ferdinand I I I de Habsbourg. Léopold se maria trois foi s : la première, en 1 666, avec Marguerite, fille de Phil ippe IV roi d' Espagne ; la deuxième, en 1 673, avec Claude, fil le de Charles comte de Tyrol ; la dernière, en 1 676, avec Eléonore, fil le de Philippe électeur palatin du Rhin, morte en 1 720. Cf. J. B ÉRENGER, Léopold / ' ' : 1 640- 1 705 : fondateur de la puissance autrichienne, Paris. P.U .F., 2004, « Perspectives germaniques » ; R. PONS, "Wo der gekronte Law hat seinen Kavser-Sit::. ". Herrschc1ftsrepriisentatio11 am Wiener Kaiserholzur Zeit Leopold.� 1, Egelsbach, Dr. Hansel­ Hohenhausen. 200 1 .

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