La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

8 Correspondonce d 'A. Bai/Ir - 1664- 1672 Ainsi la vie à la cour de Turin se déroulait sous le signe du faste et de la mag­ nificence, suivant le modèle prestigieux de la cour française. Toute occasion devenait un prétexte pour organi ser des fêtes (lett. 6 1 7), et même la vie quo­ tidienne était réglée par un cérémonial précis''. Finalement la cour turinoise devint effectivement célèbre pour les banquets, les chasses et les bals111• Toujours dans le but de créer autour de lui la pompe digne d ' un roi 1 1 , Char­ les-Emmanuel donna aussi une i mpulsion aux travaux publics. Tout d' abord, Turin devait se transformer en "Cittadella d' ltalia", e l le devait donc deve­ nir belle et riche12• I l fit donc appel aux artistes les plus i l lustres pour les faire travailler à l a construction d ' un nouveau "Fontainebleau piémontais" dans l a réserve de chasse de la Yénérie (lett. 554), mais aussi aux ouvrages de fortification des villes de Trin et Verceil (lett. 634, lett. 573), Ceva et Ivrée . li renouvel a le château de Moncalier, il édifia le lazaret de Villefranche, et il ouvrit une route commerciale entre Chambéry et Lyon. sur le parcours Pari s-Rorne1'. En outre, sa politique intérieure visa à renforcer l ' administration de ses É tats et à encourager l ' i n i tiative commerciale. Il voulut également réaliser une première et i mportante réforme de 1' apparat militaire : l' armée ducale subit u ne réorganisation substantielle qu i constitua pour son fils Victor-Amédée I I un héritage précieux, mais difficile à gérer1�. En 1 664, Charles-Emma- ' G. CLARETTA, Storia del regno . . . . cit., t. fi, pp. 29-32. '" E. RICOTTT, Storia della monarchia pie111011tese, Firenze. G . Barbera Editore. 1 86 1- 1 869, 6 vols, t. VI, p. 233. " Les ducs de Savoie ambitionnaient depuis des siècles le titre royal . À ce propos voir R . ÜRESKO, The House ofSm•ov in searchfor a royal crown in the seve11tee111h century, dans RoWll and Repuhlican Sovereignety in Ear/y modern Europe, Cambridge, University Press. 1 997. pp. 272-350. " F. CoGNASSO, Storia di Torino, Firenze, Giunti, 2002, pp. 273-274. 1.1 Entre Pont-de-Beauvoisin et Chambéry, la partie la plus diftïcile se trouvait aux Echel­ les. L'ancienne route s'appelle encore Chemin Charles-Emmanuel Il. Ce chemin permet­ tait le passage des voitures à chevaux. Antérieurement, il fallait faire un transbordement à dos de mulets. Ceux-ci gravissaient des marches dans les roches. On comprend la dénomi­ nation d'Echelles. Ce chemin est encore praticable aujourd'hui. 1 1 est visité par de très nom­ breux touristes chaque année. À ce même endroit, Napoléon l'' fit percer un tunnel: c 'est celui qu'empreunte encore la Route Nationale Paris-Rome par Lyon. Nous tenons ici à re­ mercier M . le professeur L. Terraux pour ces précieuses informations. " Les premières réformes conduisirent à la création d'une armée régulière et permanente. Charles-Emmanuel Il eut aussi le soin de restaurer l 'ordre et la discipline des milices. À ce sujet voir C. BAUDINO. Le istituzioni militari del Piemonte, dans AA. Vv., Storia del Pie­ monte, Torino, Casanova, 1 960, 2 vols., t. 1, pp. 43 1 -458.

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