La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 03 sei gneur, de ne l a point porter, n i presser directement à embrasser l a v ie re li gieuse, mais de l ' y disposer doucement, et i miter en cela le bon Dieu, dont routes les saintes inspirations vienent, qu i agit dans nos ames pour parler avec le Saint Esprit suavement, et fortement'. V.A . R. s ' en repose, s ' il luy plaist, sur ma petite conduite. Quand sa soeur mesme auroit estée5 avec elle, je poutTois faire esperer que l ' une et l ' autre auroient suivi, presupposé le mouvement divin, mes conseils, et qu' elles auroient toutes deux / (f03r) fait des voeux à leur temps. Pour les 4 milleJ ducatons que V.A.R. offre si genereusem [en]t pour le dot(' de cette petite, on se contentera bien de l a moitié, quoiqu ' on ne refuse pas ses Royales largesses. Il me semble, Monseigneur, qu ' au premier donatif que ce pays vous fera, V.A.R. pourroit" en assigner ce qu ' i l luy plairroit pour Sur la profession de la fi lle illégitime de Charles-Emmanuel II voir la lettre 625 suivante. ' L'accord du participe passé avec son sujet n'était pas rare à !"époque. par exemple dans J'Astrée d' Honoré d' Urfé on peut lire: «Que si sa bergere n' eust eu la teste baissée. et qu' il l 'el!sl peu voir. sans doute son admiration eust encore estée plus grande, mais elle se panchoit toute sur le visage du berger, tant pour ne luy donner la peine de tourner les yeux vers el le, que pour mieux ouyr ce qu' i l luy disoit». En ancien français le participe passé construit avec le verbe at'oir s' accordait toujours avec le complément à l ' accusatif. Plus tard, considérant le participe comme formant un tout avec l ' auxiliaire dans un temps composé. on commença à omettre l' accord dans les deux cas et surtout quand le régime direct suivait le verbe. mais !' accord se faisait ordinairement lors que le complément était un substantif placé entre l ' auxiliaire et le pai1icipe. L'accord du participe passé avec le régime direct précédant le verbe auxiliaire est souvent violé au cours du XVII' siècle surtout chez les anciens auteurs. Ce n ' est que peu à peu que l 'usage mo derne gagne du terrain; mais l ' ancien usage. défendu dans certains cas par les grarnrnariens, persiste jusqu'à la fin du siècle. Ainsi il est facile de trouver sans accord le participe d ' un verbe transitif et d'un verbe rélléchi avec un complément à l'accusatif en particulier lorsqu'il est suivi d"un adjectif ou un substantif attributif ou bien d ' un infinitif sans préposition. Pour ce qui est du participe passé construit avec le verbe être. i l ne s'accorde pas toujours avec le sujet. Cette invariabilité, comme au XVI' siècle, est fréquente pour le participe des ver bes aller et venir suivi d' un infinitif. L'invariabilité du participe n' est, dans certains cas, qu' une négligence chez plusieurs auteurs du XVI' et XVII' siècles. Elle s'expliquerait par la tendance de la langue à ne voir dans le participe qu'un élément d ' un passé composé. A. HAASE, op. cir., pp. 222-224. Sur l ' accord du participe passé cf. aussi N. FOURNIER, Gram maire du fiw1çais classique, Paris. É ditions Belin, 2002, pp. 3 1 5-322. 6 Au cours du XVI' et XVII' sièc le, le substantif dot (< lat. dos,dotis) a été masculin, pro bablement d'après douaire, bien que le lat. dos soit féminin. Dictionnaire étvmologique de la langue française, par O. BLOCH et W. YON WARTBURG, Paris, PUF, 1 950, p. 1 94.
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