La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 07 gner à la Superieure, qui est une excellente fil le5• Elle est proche parente de Mr. Sansoz. Quelques heures aprés, ce sieur Bosses alla à ce monastere, c'est à dire à minuit, escalada les murai lles avec ses valets, entra de force dan s le parloir, sonna la cloche, demanda cette fille et que, faute de la luy remettre, il brulerait le convent. Et n' aiant aucune reponce des rel igieuses, il tira des coups de pistollet, et de p ieITes aux fenestres des religieuses, et se retira / (f04r) en blasphemant. La pleinte m' en aiant esté faite le mattin par Mons[ieur] le prevost de Mont-jou", pere spirituel du convent, j ' envoiei querir l ' accusé, et, imitant la mansuetude de Jes[ us] Chri [st], cuius lega t ione fùngor, je fis toutes sortes de diligences pour le r'amener à son devoir, et pour l ' obliger à l aisser cette vertueuse fille en pai x . I l me perdit le res pect, et me dit plusieurs foi s en me menaçant : «Je renie / (f04v) Dieu». Et, sortant brusquement de chez moi, i l alla chercher la mere de la fille, et la prenant à la gorge, i l luy dit que si elle ne l ' alloit mettre en possession de sa fi lle, il l ' etrangleroit. On la luy arracha des mai ns, et, aprés avoir battu d' autres femmes qui voulaient defendre celle qu ' i l outrageait, il alla droit au convent de Sai nte Catherine avec trois ou quatre couppe-jarrets. Et, ap pellant la Superieure et d' autres religieuses, i 1 leur demanda cette / (f02r) fille, et menaça de bruler leur convent si elles ne luy livraient. On m' envoia adverti r de ce grand desordre, et un de mes prestres7 l ' aiant voulu advertir en Vallée d' Aoste par le Mont Cervin, au nombre de cinq ou six seulement, et s' installè rent d'abord à Antey, à Porossan ensuite, mais bientôt elles s'établirent dans l 'enceinte de la Cité. De nombreuses donations de bienfaiteurs, parmi lesquel les la maison de Savoie et celle de Chal lant. leur permirent d'acquérir une certaine aisance. Les dames de Sainte-Ca therine suivaient la règle de Saint-Augustin. En 163 1 , lors de l ' arrivée en Vallée d'Aoste des religieuses de la Visitation, on voulut Jes obliger à les héberger et à quitter leur ancien institut pour suivre leur règle, mais elles se défendirent avec vigueur. recourant à la protec tion du souverain, jusqu' à la nouvelle confirmation des leurs règles faite par l'évêque Bailly, le 9 novembre 1 682. J.-B. DE T I LL I ER , Historique . . . , cit. , pp. 1 53 - 1 57. ' Il s'agit de Marie- É tienne Brunet, citée dans le document B . App. 1. 6 Le prévôt de Mont-Joux était à l'époque Antoine B uthod. Le 16 avril 1 626, il avait reçu l'habit de chœur à la cathédrale d' Aoste et la tonsure le 1 9 septembre suivant. Nommé curé d' É troubles en 1 63 1 , i l assistait régulièrement au chapitre du Saint-Bernard depuis 1 642. Il fut d' abord nommé prieur claustra! et vicaire général, et puis, en 1 65 1 , prévôt de Mont Joux, après une longue vacance de cette d ignité. Sa nomination fut le fruit d'une élection capitulaire légitime faite par permission souveraine. Antoine Buthod était aussi protono taire apostolique. Il mourut le 26 avril 1 67 1 . Cf. Mgr J. DUC, op. cil. , t. VIL pp. 302; L. QUAGLIA, La maison du Grand-Saint-Bernard des origines aux temps actuels, Aoste, ITLA. 1 955, pp. 289-292; J.-B. DE TILLIER, Historique . . . , cit., p. 434. ' Louis Paillex, prêtre bénéficiaire de la cathédrale d ' Aoste. Cf. App. 1, Document B.
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