La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Introduction 9 nuel avait créé six nouveaux régiments d' infanterie, dont les milices dépen daient directement du souverain; cela permettait de limiter le pouvoir des colonels, qui cherchaient touj ours à se soustraire à l ' emprise ducale15• En 1 669, il décréta la mise sur pied d ' un nouveau régiment, le "Real Piemonte", composé de douze bataillons; au cours des deux années suivantes i l promu l gua toute une sér i e de réformes pour maintenir l ' ordre et amél i orer les conditions de vie des soldats 16• Dans le cadre de cette réforme il voulut aussi créer une Académie militaire appelée "Accademia Reale di Savoia", une institution destinée à former les nouvelles générations de la noblesse savoyarde et piémontaise dans l ' art mil itaire, dans l a diplomatie, dans l ' administration et dans toutes les fonc tions sociales et politiques de haut niveau 17• Quant à la politique extérieure, Charles-Emmanuel fut soucieux d' entrete nir de bonnes relations avec les princes étrangers. En effet, tout en restant dans la sphère d' intluence de la France, il essaya de s ' assurer la protection du Pape. En 1 670, il envoya à Rome le comte Giovan B attista B i gl iore di Luserna18 chargé, en qual ité d' ambassadeur extraordinaire, d' intercéder au près du Pape dans le but d' obtenir sa faveur19• Le duc était conscient de l ' im portance qu'il y avait à entreteni r de bonnes relations avec l e Saint S iège, et il en recueillit bientôt les fruits. Pour ne citer qu' un exemple de cette "col laboration", on peut rappeler la question épineuse du mariage de Marie Françoise- É l i s abeth de Savoie-Nemours"', sœur de la duchesse Marie Jeanne-Baptiste, deuxième femme de Charles-Emmanuel Il. Cette princesse "G . A M O R E TT I , If Ducato di SaFoia da! J559 al 1 7J 3, Torino, Ed. Daniela Piazza. 1 985. 4 vols., t. III. p. 65. '" G. C L A R E TT A , Storia del regno ... . cit. , t. II. pp. 279-30 1 . ,; La mort prématurée de Charles-Emmanuel I l l ' empêcha d"accomplir son désir. Ce fut sa veuve Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours. dont on parlera plus tard. qui acheva ce dessein, en 1677. Sur cette Académie, dont la bibliographie est très riche, nous nous bor nons ici de signaler: H. KELLENBENZ. Die Anfèinge des Militiirakademie in Turin. «Archiv fi.ir Kulturgeschichte». 43, 1 96 1 . pp. 299-3 I 6: G. CLARETTA, Sui primordi deff 'Accademia Mifitare di Torino, Nota storico-dipfomatica, dans «Il Filotecnico», II. fasc. Y-YI. maggio giugno 1 887, pp. 1 29- 1 44: F. L. ROGIER, La R. Accademia mifitare di Torino. Note stori che, /8/6-IH60. Torino, Tipografia G. Candeletti, 1 895, pp. 25-43. "Pour l 'identification de ce personnage nous renvoyons à la note 2 de la lettre 606 suivante. '9 La relation sur sa mission à Rome se trouve dans A.S.T., Corte, Materie Eccfesiastiche, cat. L liasse 2. '''S ur ce personnage voir G. C L A R E TT A , Vira di Maria Francesca Efisabetta di Savoia-Ne- 111ours, regina di Porrogalfo: con nore e documenri inedi1i, Torino. Tipografia Botta. 1865.
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