La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 2 1 Lettre 567 A.S .T., Corte, Lettere Vescovi, liasse 20, fasc. 7, lett. 40 Destinataire: Lieu et date de réception: Support: Autres mentions: Madame Royale s . l . , s.d. [Aoste, 1 novembre 1 666] deux bifeuillets encartés (ff 1 v, 2v, 3v, 4r/v blancs) f04v, main A: L' Evesque d ' Aoste. Ric [evu]ta p [ri]mo novembre 1 666. Madame, Je suis tout à fait glorieux de l ' honeur que V.A.R. daigne me faire d' envoier prendre de mon vin, et / (f02r) il faut bien que cet advantage tlate puissam­ ment mon ambition, puisque, pour n ' en perdre pas le plaisir, je m' expose à recevoir des reproches de presenter à V.A.R. une fort mauvaise boisson1 • Au moins, Madame, l' obeissance aveugle que je rends à vos commandements pourra diminuer mon aprehension, et me faire esperer que, condamnant mon present, V.A.R." aimera ma soumission . A propos de present, Madame, j ' ay admiré ceux que S .A.R . a faits à Mr. le marquis de Fleury2• Jamais bonté n'a egalé la siene. Les autres princes s' en- ' Les collines valdôtaines étaient recouvertes de noyers et de châtaigniers. mais on y culti­ vait surtout des arbres fruitiers, ainsi que des vins rouges, blancs, des muscats, parmi les­ quels il y en avait qui ne cédaient rien aux célèbres vins de Piémont ou du Montferrat. En effet le vin était une source de revenu très importante pour la Vallée d"Aoste. Jusque vers l a fi n d u XVIII' siècle, non seulement il suffisait abondamment aux besoins des habitants, mais i l était vendu pour la plupart en Valais et en Tarentaise. Déjà les chroniqueurs du XVII' siè­ cle louaient la qualité du vin des collines valdôtaines. L. F. GATIA, Saggiu su/le viti e sui vini della Valle d'Aosta. Torino, Chivio e M ina, Estr. da «Memorie della r. Soc. Agraria di To­ rino», 1 838, t. 1 1 : J . - B . DE TILLIER, Historique . . . , cit. , p. 1 06: L. COLUARD, Vecchia Aosta, cit., t. Il, p. 1 52. ' François-Joseph Wilcardel, marquis de Fleury, fut l ' un des favoris de Christine de France, qui lui confia plusieurs missions. Grâce à sa beauté, il fut l ' un des personnages les plus en vue de la cour turinoise, mais son succès auprès des dames lui fut fatal, parce qu'i l finit par nouer une relation avec Jeanne de Trécesson, maîtresse de Charles-Emmanuel II depuis plu­ sieurs années. En juin 1 665, cette liaison fut découverte par un laquais de la marquise, Fran­ çois Cornavin, qui avait été renvoyé à cause de son ivrognerie. Soit par vengeance, soit par intérêt, i l décida d ' informer le duc de la trahison de ses favoris. Il se rendit au Valentin, mais

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