La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 22 Correspondance d 'A. Baill.1· - 1 664-1672 richissent des biens des captifs, et le nostre donne cent mi l le escus à un pri­ sonier qu ' i l met / (f03r) en l iberté'. La Bastille, et les sept tours de Costan ­ tinople n ' ont j amais veu ce t exemple en pas un de leurs pri soniers, et je m' assûre que, s'il s ' y pouvait i ntroduire, ces prisons là seraient plus recher­ chées, et p l us peuplées que le serrai ! et le Louvre. Y. A. R . , qu i es t ravie d' avoir pour epoux le plus genereux prince qui fût jamais, pourra bien pren­ dre plaisir à voir ce qu' un de mes amis a fait sur la mervei lleuse action de S .A.R . . J ' ay fa i t escrire ses vers au pied des copies des miraculeuses lettres Charles-Emmanuel ne put le recevoir; alors il révéla son secret au comte Caresana. qui s'em­ pressa de prévenir la marquise de Cavour. Le marquis de Fleury, fort inquiet. essaya de ga­ gner Cornavin par des propositions avantageuses. mais celui-ci refusa: il réussit à voir le duc et lui révéla l'intrigue sans ménagements. Quelques jours après. des pêcheurs retirèrent des eaux de l a Stura l e corps d'un jeune homme frappé d'un coup de pistolet et de p l usieurs coups d'arme blanche, qu'on reconnut être celui de Cornavin. Le procès commença immé­ diatement après et on apprit aisément la vérité. Fleury. accompagné d'un prévôt et d'un ar­ cher des gardes, s'était introduit dans les appartements de la marquise. et ayant fait sortir Cornavin. l 'avait emmené dans la prison du prévôt. puis dans une ferme près du fleuve S tura. Ensuite deux archers l ' avaient conduit dans la forêt qui se trouvait dans les alentours et l ' avaient tué. Alors Fleury les avait rejoints en compagnie du marquis Mazzetti, et après avoir vu le corps. il était allé dîner. La marquise de Cavour fut mise aux arrêts dans sa mai­ son et le duc disposa que Fleury fût incarcéré. li établit aussi que personne ne poun-ait de­ mander la grâce pour le prisonnier. Le 2 décembre 1 665, le Sénat avait condamné les assas­ sins à la potence, et le marquis de Fleury à la prison perpétuelle. Finalement le duc avait oc­ troyé sa grâce au marquis, en le bannissant perpétuel lement de ses É tats (voir App. I. lett. C, D et E). Cf. A.S.T, Corte, Storie della Real Casa, cat. 3, m. 1 7. fasc. 6, La giustizia trion­ fante de// 'ingratitudine ne/la causa del Fisco di S.A.R. contra / '///.1110 Sig. r Gio. Francesco Giuseppe Villlecardel, 111arche.1·e di Fleury, capitano della Guardia del Duca di Sm•oja, in­ quisito d 'averfatto uccidere uno stqffiere della marche.1·a di Cavow; wnica di detto nwr­ chese. per aver quel/o voluto manifestare al Duca predetto, rivale di detto marche.1·e, i suoi amoreggiamenti colla medesi111a ( 1 666 ) ; A.S.T., Corte, Materie Cri111inali, l iasse 5 , fasc. 1 (Sommario degli atti ne/la causa del Fisco, contro il marchese di Fleurv inquisito di man­ dato per / '0111icidio seguito ne · Baschi di St1Ha del domestico Cornavino, con un parere del Senato di Savoja sui medesimo processo); E. R1con1, op. cil . . t. V I pp. 1 78- 1 8 1 : G. CLA­ RETIA, Storia del regno . . . , cit. , pp. 470-475 ; L. ÜIACHINO. Con: RcJ1ne, pp. 68-69 . .i Le marquis de Fleury, par l'intermédiaire de son frère, avait offert au duc la somme de cent mille écus contre sa propre liberté. Le duc lui octroya cette liberté, mais il refusa cette somme et bannit le marquis à jamais de ses É tats. La lettre que Charles-Emmanuel II écrivit au mar­ quis de Fleury est très célèbre. Nous transcrivons ici un petit passage: «Ma perché sia noto al mondo che io sono supeiore aile vostre offerte e aile vostre offese, ricuso di nuovo i cen­ tomila scudi: e se voi ve ne siete servito per offendermi. non me ne voglio servire a perdo­ narvi. Yi fo dunque uscir di prigione comandandovi un esilio perpetuo da' miei stati». Cf. L. CJBRARIO. Storia di Torirw, Torino, Alessandro Fontana, 1 846, 2 vols, t. Il. p. 493.

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