La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 573 1 33 serait tres humblement suppliée d' établir une subsistance raisonable à ceux qui seront envoiés à Verceil\ et il ne faudra pas moin s que la leur faire agréer, pour les pouvoir disposer à ce travail , dont ils sont si rebutés pour le mauvais / ( f0 l v) traitement qu' il s disent y avoir receu, n ' aiant eu, par jour, qu ' un petit pain , et deux sols, que nous aurons toutes les peines du monde de les y faire retourner si le gain n ' appuie nostre zele, et nos dili gences'. Vos peuples de l a Val-d' Aoste, Monseigneur, sont des peuples de licats, un peu de la complexion des Suisses, leurs voisins; quand la grolle6 manque, leur v igueur manque, et aprés cela, i l s n ' entendent plus aucune raison. C' est pourquoi je prens la hardiesse de representer tres respectueu sement à V . A.R. qu ' i l sera absolument necessaire qu' elle leur etablisse un entretien dont ils puissent raisonablement se contenter, / (f02r) et leur don ner mesme quelque chose par avance pour les engager, autrement nous n ' en viendrons jamais à bout. Je ne fûs point au dernier Conseil qui se tint sur ce sujet7. S i j ' y eusse assisté, je n ' aurais pas esté d ' advis de paier V.A.R. d'amendes qui seraient de droit à elle, sans aucune adjudication, outre qu'el les ne se leveroient j amais, et que les condannés en appelleraient au Senat de Savoye8• Mon opinion aurait estée, comme elle a estée au jour d ' huy, vrier 1 668, le vice-bailli suggérait au duc de limiter sa requête à deux cents hommes, sug gestion que le duc accepta. Cf. A.S.T., Corte, Lettere di Particolari, T, l iasse 2 1 , fasc. 1 4, lettre du 1 9 décembre 1 667; Ms. St. P. 543, cir., t. II, p. 1 58, lettre du 3 février 1 668. ' C'est seulement avec la Paix des Pyrénées ( 1 659) que la ville de Verceil fut rendue au du ché de Savoie; le duc put faire son entrée solennelle dans la ville seulement le 1 1 janvier de l ' année suivante. L'ambassadeur vénitien Belegno nous décrit la ville par ces mots: «Ver cel l i , frontiera dello Stato di Milano, molto ampia, richiederebbe in tempo di guerra tre mila fanti e trecento cavalli; ne! resto puà servi re di ricovero ad un'annata intiera, coprire i l paese da quella parte, e questo è stato il principale oggetto del duca». Cf. E. ÜORINT, L'oc cupazione .1pagnola di Vercelli 1 638- 1 659, Parma, La tipografia parmense, 1 969; F. Co GNASSO, J Savoia, cit., p. 4 1 6. Sur l 'h istoire de la ville de Verceil en général cf. R. ÜRDANO, Storia di Vercelli, Vercel li , Giovannacci, 1 982; Relazioni di amhasciatori veneti al Senato, cit., t. XI, pp. 358-359; C. DIONISOTn, Memorie storiche della citta di Vercelli: precedute da cenni statistici sui Vercel/ese, B iella, G. Amosso, 1 844. ' Plusieurs Valdôtains répondirent à l ' appel du duc, mais le salaire proposé par Charles-Em manuel ne montait qu' à 'un petit pain et deux sols ' . Le revenu étant si maigre et dispropor tionné par rapport aux besoins de leurs famil les, les ouvriers étaient presque tous rentrés. 6 Coupe faite au tour, où l ' on boit du vin. Cf. A. CHENAL, R. VAUTHERIN, Nouveau diction naire du patois-valdôtain, Aoste, Musumeci, 1 968, 1 2 vols., t. VI, pp. 567-568. 7 C'est-à-dire l 'assemblée qui se tint le 30 j anvier 1 668. ' Tandis qu'en matière ecclésiastique les Valdôtains pouvaient appeler seulement au Sénat
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