La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 34 Correspondance d 'A. Bail!_\' - 1 664-1672 d ' envoier des ouvriers à Verceil , et de supplier V.A . R . de leur donner de quoi subsister. Elle a esté suivie. / (f02v) V.A.R. , Monseigneur, a le don des miracles, et un mort m' a escrit de Paris que V.A.R. l ' a resuscité'1• J ' envoie sa lettre à M .R . pour ! ' obliger à reverer cette grace de Dieu en un miracu­ leux epoux dont elle adore, et aime passionement le merite. C' est avec j us­ tice que cette merveilleuse princesse a tant d' amour, et d ' admiration pour vostre royale persane, et c ' est avec une pareille equité qu ' un pauvre exilé dans un pays perdu10, pour ses vieux pechés se dit, quoique sans se plein­ dre, avec tout le respect possible, Monseigneur, de V.A.R. , Ce 8 feb [ vrier] . tres humble, tres obeissant, et tres zelé serviteur, et sujet D. Albert Evesque d ' Aoste de Savoie (étant suffragants de l ' archevêque de Tarentaise), en matière j udiciaire ils pou­ vaient faire appel soit au Sénat de Chambéry, soit à celui de Piémont. Bien évidemment les Valdôtains s ' adressaient de préférence au premier parce qu'ils pouvaient utili ser leur lan­ gue maternelle, le français. A. ERBA, op. cit., p. 7. Sur l ' usage de la langue française en Val­ lée cl'Aoste cf. F-G. FRUTAZ, les origines de la languefirnzçaise en Vallée d 'Aoste, Aoste, Imprimerie Marguerettaz, 1 9 1 3 : H. PASSERIN n'ENTRÈVES, la languefi·ançaise et les ins­ titutions du duché d 'Aoste auxXV/' et XVI/' siècles, dans «Société Académique religieuse et scientifique de l' ancien duché cl' Aoste», nouvelle série L 1985, pp. 7-2 l . '' Nous supposons que le personnage dont Bailly parle est François-Joseph Wilcardel, mar­ quis de Fleury. Ce dernier avait été exilé à perpétuité des domaines de Charles-Emmanuel IL en échange de la somme de cent mille écus (sur cette question voir lettre 567 et lettres C, D et E dans l 'appendice l). Très probablement notre évêque dut entretenir des rapports assez étroits avec le marquis de Fleury et c ' est pour cette raison quïl plaida auprès du duc de Savoie en faveur de la rémission de sa peine. 11' Le mot 'exilé' recourt maintes fois dans la correspondance de Bailly et se réfère toujours à la ville de Paris. Bailly considérait la langue parlée dans cette v i l le comme un modèle de perfection l inguistique et stylistique, qui la distinguait des autres v i l les en tant que «lieu privilégié et source de poésie». Ce centre florissant de vie culturelle, 0[1 la littérature trouve au cours du XVII' siècle son épanouissement. est toujours opposé à la stéril i té de l a pro­ vince. Pour ce qui est de l ' attachement de Bailly à Paris, voir l 'extrait de P. CJFARELLI, le mythe de Paris . . . , cit. , pp. 95- 1 07.

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