La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 2 Corre.1po11da11cc d'A. Bai/Ir - /664- /15 72 cour française. Cependant, el les poursuivi rent leur voyage et arrivèrent le l l juin l 659 à Turin, oi:J elles furent reçues avec solenni té et affection. Cette al liance aurait effectivement permis à la duchesse Christine de marier son fils à une Française de haute l ignée, mais le caractère peu docile de Marie­ Jeanne-Baptiste fit en sorte que Madame Royale (qui tenait à garder soli­ dement les rênes du pouvoir dans ses mains) refusât ce mariage11 1 • Ma lgré les interventions de son "agent officieux" à Pari s11, Christine préféra cher­ cher ailleurs. C ' es t à cette occasion que Charles-Emmanuel II aurait pro­ noncé la phrase célèbre, gravée sur les murs de la Vénerie: "La raison ne veut pas que j' épouse Mademoiselle, mais mon destin le veut". La rencon­ tre du jeune duc avec Jeanne de Trécesson et son attirance pour elle remon­ tent également à cette période. Cette Bretonne pleine de vie arriva de France, presque certainement à l ' invitation du père Bailly'è (lettre 566), en 1 659. Toutefois l' espoir de contracter un mariage français n 'était pas encore perdu: dans la fami l le royale française il y avait encore une jeune fil le à marier: Françoise-Madeleine d' Orléans33, fi l le de Gaston d' Orléans et nièce du roi de France. Le marqui s Ville et sa femme14 furent donc envoyés à Paris pour mener les négoci ations, mais les prétentions de la maison de Savoie au ti­ tre royal constituaient un obstacle. La correspondance que les marquis Ville envoyèrent de Paris35 témoigne des difficultés qu ' i l s rencontrèrent à la cour -'li Le duc semblait prévoir son avenir, puisque le 1 1 mai 1 665 (quatorze mois après la mort de Françoise), il l 'épousa. Cf. G. C L A R ETTA , Storia del regno . . ., cit. , t. l, p. 468-469. "li s'agirait de Mgr B ailly qui à l'époque se trouvait à Paris et qui fut l'intermédiaire lors de ces pourparlers. Cf. P. C IE>\ RE LL I , Cori: V. p. 1 28. '' Cf. G. MOMBELLO. Monseigneur Albert . . . . cit.. .•.i Françoise-Madeleine d'Orléans ( 1 3 octobre. 1 648- 1 4 janvier, 1 664). fille de Gaston. duc d' Orléans et de sa deuxième femme. Marguerite de Lorraine, fut duchesse de Savoie de l 663 à 1 664. L. F. MoRozzo, Breve mcco11fo della l'i/a e della morte di Madanw Reale Francesca di Borbone, Torino, Zavatta, 1 664: Cl.- A. Ducis. Mari a ge de Char/es-Emma­ nuel Il. duc de Savoie. dans « Revue Savoisienne». 15 mars 1 870. pp. 24-25: G. C L A RE T T A , Sroria del regno . . . , cit, t. T. p. 239 et possim; «Mémoires et documents publiés par l a so­ ciété savoisienne d ' histoire et d'archéologie», XVII. 1878. p. XXIV; Dictionnaire de Bio­ graphie Française, (dorénavant DBF) commencé sous la direction de J. BALTEAUX, M. BAR­ ROUX et M. PREVOST, Paris, Letouzey et Ané. 1 932- en cour de rédaction. t. XIV, p. 1 082; F. HAYWARD. Hist o ire de la maison de Savoie. Paris, Denoël, 1 943, 2 vols., t. II, p. 1 87; R. ORESKO. The House ofSavoy ... , cit.: L. GIACHINO, Corr. Rome, * 4.2, pp. 22-24. "Ghiron Francesco Villa fut capitaine de compagnie sous son père Francesco. Ensuite il fut nommé maître de camp, commissaire général de la chevalerie et. en même temps, maître général en France. L'identification de ces personnages est donnée à la note 2 de la lettre 594. '' Cette correspondance se trouve conservée aujourd'hui aux Archives de l ' É tat de Turin