La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 577 1 43 nu ité ordinaire et en conscience, que j ' ay veu moi mesme lever à la Bar dese non seulement ce qui n ' estoit pas dû, mais ravir à de pauvres passans de Tarentaisfe], avec des extorsions extraordinaires, le peu qu' i l s portaient , e t il fallut que, ces pauvres gens là n ' aiant pas de quoi paier, je satisfisse du mien pour eux . Et voilà, Monseigneur, ce qu i en partie rebute le monde, e t l ' empesche de passer par cette provi nce. Il y a fort peu de temps que l es voituriers prenoient des billetes" qu ' on appelle ici 'd' extraite' des exacteurs residents sans rien paier, et ces marchands ou conducteurs de marchandi ses fa isant conster à leur retour qu ' ils avoient vendu leurs marchandi ses en Savoye ou dans quelques autres lieux des Estats de V.A. R . , i l s ne paioient aucune chose. Et à present, les fermiers pretendent qu ' on paie en prenant les b i l l etes contre la coutume, et ce qu i est p l us important , contre l eur conscience. Voilà, Monseigneur, les chosesµ qui ruinent les foires, et le commerce en ce pays: les peages, l a douane. la traite foreine, et les mauvais chemins"'. Sans cela, on verrait revenir cette quanti té presque innombrable de bestiaux qui nous venoient de Savoye. et d' autre part, qui passent à present par le Mont Simplon, et par la Mauri e ne 1 1 • Pour les chemins, le pays les maintiendrait en bon estat. mais il est si re buté / ( f02v) d'en prendre le soi n à cause du peu de comerce qu ' i l y a, que le Conseil n ' en peut venir à bout. Le Mont Jovet est assûrement un grand obstacle à ce comerce, et il y a ici un entrepreneur italien fort experi menté • «Acquit que le douanier délivre aux marchands». Cf. E. LllTHÉ. O/l. cil . . s .v. b i llette. '" Le mauvais entretien des routes. à cause des guerres récentes. avait provoqué de nom breux problèmes liés it la circul ation des marchandises et au commerce en général. Ainsi le gouvernement savoyard dépensa des sommes importantes pour l a construction de nou velles routes et pour le rétablissement de celles qui existaient déjà. 1 1 Malhcureu.-;ement la situation du commerce était dans la déchéance l a plus complète: pa ralysé pendant la période de la peste. il était aussi pénal isé par le monopole i mposé par le gouvernement en faveur du Montcenis. Le flux des marchandises entre Piémont et Savoie ne passai t pas par le Peti t Saint-Bernard, tandis que la circulation it travers le Grand Saint Bernard était très l i mitée. par rapport it cel le qui passait it travers l e S implon. Par consé quent les routes valdôtaines avaient été abandonnées et on assistait ainsi it la décadence des bourgs commerc iaux par excellence: Vil leneuve. Villefranche. Saint-Vincent. Chât il lon. Bard. Toutefois il restait un tout petit commerce de bétail . de fromages. de produits agri coles et su11out de vin entre les deux versants des Alpes: par exemple on importait de la Sa voie du fromage et on exportait du bétail it viande. J .-G. R1vouN. Appu111i di Storia def/a Vaf/e d 'Aosta. Aosta. Tipogratï a Pesando. 2000. ch. II. // Seicen/11.
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