La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 48 Correspondance d 'A. Bailly - 1 664- 1672 quelles, sçavoi r VA.R. par la sienne, me faisoit l ' honneur de me deman­ der mes sen t imen t s sur ce qui pouvoit rêtab l i r le commerce dans la province de Tharantaise et dans I e duché d ' Aoste, et Mons [ieur] l e Pre­ mi er Pres i den t de S avoie me d i so i t par la sienne que VA . R . l u i avoi t escrit qu' el l e estoit fort disposée à contribuer tout c e qu' elle pourrait pour l e rêtablissement de ce commerce, et qu' elle avoit commandé à Mons[ ieur] le comte Sansoz, son secretaire, et de m ' en demander mon foible advis, et que, la conj oncture estan t s i propre et s i heureuse , i l me consei l l o i t d e proposer a u Conse i l des Commis qu ' i l estoit à propos d e profi ter de cette occasi on , et d' envoier u n deputé de nostre corps à l a cour pour instruire V.A.R. des moiens qu' i l y auroit pour faire reussir ses bonnes et roiales intentions, sur quoi toutte l a compagnie sans hesiter nomma ce est d e la lettre du président d e la Pérouse, u n e copie d e cette lettre s e trouve dans B .R.T., Ms. St. P. 543, cit. , t. Il, pp. 1 59- 1 60. Voici le texte: «Monseigneur, À l ' heure que j' avois moins d'esperance de servir utilement vostre province en l 'affaire que vous m'avés recommandée cy devant. j ' ay eu une occasion d'en escrire à S.A.R. si favora­ ble que je suis comme assuré que si l ' on profite de la conjoncture, messieurs d'Aoste ob­ tiendront tout ce qu'ils voudront pour retablir leur commerce et faire lever les imposts qui l ' interrompent avec un si notable prej udice, et voici comme la chose s ' est passée. S.A.R. m' ayant fait l 'honneur de m'escrire une longue lettre sur le mauvais etat du commerce de nos provinces, et commandé de luy proposer quelques expedients pour le retablir. je luy re­ presentay de nouveau que tout le commerce de la province et de Tarentaise, et les foires de la meme province n'avoint estés detruittes. que par l ' execution injuste que faisoint les doua­ niers de Piemont de la traitte foraine et d' autres, luy avoint entierment perdu les foires du Bourg, Moutiers et Conflans, et transposé tout le commerce de betail qui s'y faisait des pro­ vinces de Savoye, Genevois, Faucigny et Chablais dans le païs du Vallay, sur cette plainte ce grand Prince m ' a repondu avec sa bonté ordinaire que sur ce que je l uy en avois repre­ senté cy devant il avoit resolu de faire cesser cet abus et qu' il y avoit pourveu, si Messieurs de votre province en estaient continué la sollicitation, et pour montrerjusques où va sa bonne volonté il m'escrit qu'il a commandé au sieur comte Sansoz de vous en escrire. Ainsy j ' es­ pere que si vos deputés vont reprendre cette sollicitation à la cour qu'ils obtiendront tout ce qu'ils desireront et ce sera un avantage bien notable pour eux et pour nous. Et je vois les choses si bien disposées quej 'espere que non obstant nous obtiendrons cette grace, mais en­ cor le restablissement de la grande voitture qui se faisoit autrefois par la route de Vercel. Si ces Messieurs entreprennent cette afaire, et qu'ils croyent que je les y puisse servir utile­ ment je le feray tres volontiers pourveu qu'ils m'en expliquent les moyens, mais en ce cas il me semble qu' i l y serait à propos que celluy qui devra faire la sollicitation passa! icy où nous prendrions des mesures ensamble pour ce que nous aurions à faire pour l'interest com­ mun des deux provinces. Je soumets ce petit i nterets à votre prudente conduitte et vous sup­ plie de me croire, Monseigneur, votre tres humble et tres obeissant serviteur De la Perouse Chambery ce 8 mars 1 668»

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