La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lenre 579 1 s l plus grand avait del iberé. Car de dire que l e Conseil a voul u voir les rne moires qu'on dresserait, et que c ' est pour cela qu'on a arreté l e deputé jus ques à ce que ces memoires fussent veus dans le premier consei l, j e res ponds que c ' est un pretexte de quelques interessés, et qu ' on s ' en estoit, au premier conseil , entierernent remis à moi et aux deux autres deputés. Mais, Monseigneur, ce n ' est pas cela qui me blesse, et hors Je service de V.A.R. et l e bien public, / (f02r) il m' est fort indifferent que cette deputation ait ef fet ou non, car je n ' y ai aucun i nterest, au contraire, je n ' y ay-1 que de la peine et de la fatigue. Ce qui fait donc en ceci ma douleur, c ' est que dans ce dernier conseil on s' est hautement plaint de moi 18, et mis en fait que c' es toit moi seul qui avois recherché ces lettres, que j ' estois d ' inte l ligence avec V.A.R. et Mon s [ieur] le president de La Perouse1" pour chocquer quelques particuliers, et pour me servir de leur mot, que je les avois mendiées, et par ticuli erement i l s ont fai t grand brui t sur la derniere lettre de V.A.R. , dans laquelle elle demande un deputé du Tiers Estal '211 , disant qu'il n ' y en a point du tout de cette nature dans le Conseil . Je ne veux nommer personne, Mon seigneur, et à Dieu ne plaise que j e puisse jamais me venger des offences qui regardent ma seule personne et non pas ma dignité . Je parle donc seu lement de moi, et j e conjure la foi et la religion de V. A.R. de declarer, s ' i l l u i plaist, si j ' ai eu aucune part à ces lettres, si je vous les a i jamais deman dées, et si jamais j ' ai sçeu vos desseins que lors que je les ai receues et !eues, me reservant de faire la mesme demande à Mons[ ieur] le president de La Perouse pour la sienne. Il y va trop de mon honneur, Monseigneur, pour ne pas supplier V.A.R. de daigner, s ' i l lui plait, prendre la peine de confondre cette calomnie par la declaration que je lui demande, et i l est mesme de la j ustice et de la conscience de V.A.R. de me l ' accorder pour ne pas laisser dans l ' oppression un serviteur innocent qu ' on veut rendre criminel par ce qu ' il vous a aveuglement obei. Et ne serois-je pas Je plus effronté et J e p l us ind igne homme du monde si, aiant avec V.A.R. l inte l ligence dont ces par ticuliers m' accusent , j ' avois la temerité, pour me justifier de ce blame, d ' en demander une declaration autentique à un Prince qui ne doit j amai s man- " Le marquis de Caselle avait effectivement accusé Bailly d'être un 'broglion', lors de la séance du Conseil des Commis. Cf. A.S.T., Corte, Lettere di Particolari, R. liasse 50. let tre du 10 avril 1 668. '" François Bertrand De La Pérouse. Cf. note 4 précédente. '" li s'agit vraisemblablement de la lettre du 4 mars 1 668. B.R.T. Ms. St. P. 543, cit. , t. 1 1 , p . 1 6 1 .
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