La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 4 Correspondance d 'A. Baill.1' - 1664- 1672 nait le prétexte à l a ville de Turin d 'organi ser des fêtes somptueuses pour l ' arrivée de l a jeune souveraine4". Les "dimostrazioni di pubblica allegrezza" débutèrent à Turin au mois de novembre 1 662. Charles-Emmanuel donna audience au Nonce résidant à Turin41 , à l ' ambassadeur vénitien4' ainsi qu ' à toute l a Cour, pendant qu e l e brui t de s mousquets couvrai t le Te Deum chanté dans l ' église cathédrale. Les rues de la vi Ile furent éclairées pendant trois nuits. Dans la place du château, le son des trompettes et le tintement des c loches fêtaient l ' heureuse nouvelle. Le cérémonial du mariage nous apprend que Charles-Emmanuel II partit de Chambéry et aITiva à Annecy le 30 mars 1 663. Le 3 1 , il était à Clermont (à trois kilomètres d'Annecy), attendant que Franço i se all"ive au château de Seyssel . Le 2 avril, il parti t de bonne heure pour aller la rejoindre et ensuite l accompagner j usqu ' à Annecy, où la cérémonie du mariage fut répétée une deuxième foi s . Dè s leur première rencontre Françoise, qu i n ' avait que quinze ans, apparut à Charles-Emmanuel d' une innocente beauté. Son v i sage teint d' une douce pâleur la fai sait ressembler à une fleur dont la tige aurait pu être cassée par une rafale de vent. Le duc ne tarda pas à remercier sa mère pour le choix de la nouvelle duchesse41• Emmanuel 1 et de Catherine d' Espagne. Sur ce personnage voir la note 2 de la lettre 646. "' Sur le mariage et l ' arrivée de Françoise-Madeleine d'Orléans à Turin voir C. Rosso, Uo- 1ni11i e poteri . . . . cit .. t. IV, pp. 77-79. " Carlo Roberto de Vittorii. archevêque de Tarse. Pour l identification de ce personnage nous renvoyons à la note 5 de la lettre 597. ,, Vers 1 630. les rapports diplomatiques entre le duché de Savoie et la République de Ve nise subirent une brusque rupture en raison des prétentions des ducs de Savoie concernant le titre de roi de Chypre et le traitement correspondant pour ses ambassadeurs à Venise. En 1 662. Charles-Emmanuel Il avait réussi à renouer des contacts avec la République et il avait chargé l ' abbé Di ni de tenter une réconciliation. Celui-ci entama des pourparlers sur le des sein d'envoyer des troupes à l'aide des Vénitiens pour la défense de Candie contre les Turcs: en échange la République aurait dO octroyer le traitement royal à ses ambassadeurs. Tou tefois. le duc n ' obtint pas le traitement royal: c'est ainsi que les rapports entre le Piémont et Venise redevinrent tendus derrière un masque de circonstance, j usqu'à la cessation de toute correspondance en 1670. En 1 662, l'ambassadeur vénitien à Turin était Alvise Sa gredo ( 1 6 1 6- 1688). Cf. G. CLARFTTA, Delle principali re/a:)oni l mlitiche tra Venez.ia e la Savoia ne/ secolo 1 7, Venezia, F.lli Visentini, 1 895 : Re/azioni di wnbasciatori veneti al Se- 1wto, a cura di L . FIRPO, Torino. Bottega d' Erasmo. 1 983, t. XI ( l a relation de l ' ambassade de Sagredo se trouve aux pages 89 1 -924). 43 Cf. A.S.T., Corte, Lettere Duchi e Sovrani, li asse 64. fasc. 25. lettre 1 64 .
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