La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 6 Correspo11da11ce d 'A. Bai/Ir - 1664- 1672 Chri stine de France mourut l e 27 décembre 1 663, lai ssant cette pri ncesse si affligée de la perte de sa belle-mère, qu' elle tomba malade tout de suite après. Au début une petite fièvre la cueillit, probablement causée par la fa tigue des soins qu ' elle avait portés à Christine, rnajs sa complexion frêle et les longues promenades, qu ' el l e faisait en compagnie de son époux clans les jardins royaux, firent bientôt empirer sa maladie. On essaya tous les re mèdes, mais en vain. La duchesse reçut les Derniers Sacrements et embrassa très pieusement le Saint Suaire. Ensuite elle voulut récompenser son entou rage, en léguant en part i culier à sa darne de chambre la somme de v i ngt mille livres. On ne sait pas si le destin y mit sa patte, mais vers la fin de 1 663, peu avant la mort de Françoise, Elisabeth de Bourbon-Vendôme et ses filles furent de nouveaux invitées à Turin et lors de ce séjour, le duc succomba encore une fois aux charmes de sa cousine. Le 22 décembre les deux dames avaient re pris le chemin pour Paris avec la promesse tacite d ' un mariage en cas de veuvage du duc, puisque les conditions de santé de la jeune épouse de Char les-Emmanuel II l ai ssaient présager une fin proche . En effet, Françoise-Madeleine d'Orléans mourut dans des souffrances atro ces le 1 4 janvier 1 664, vers hu i t heures du soir"'. Peu avant sa mort, elle avait avoué à Charles-Emmanuel qu' elle n ' avait pas peur de mourir, mais que son chagri n le plus profond était de l ' abandonner alors qu' elle l ' aimait tendrement. L' histoire nous raconte que pendant les dix mois de leur mariage, le duc fut un époux fidèle et affectueux et que le couple passait son temps dans ce qu'on appelle l e Garittone del bastione verde, une dépendance qui se trou- "" À ce propos, le j ournal de Turin annonçait la mort de la jeune duchesse par ces mots: «Non ancora satolla la morte delle nostre lagrime, che dalle sorgenti di nostre pupille, fece diluviare con quel colpo di falce. che tronco l 'aureo stame della vita di Madama Reale Christina di Francia, con un altro colpo spietato ci ha raddoppiata la ferita. togliendoci anco Madama la Duchessa Reale Francesca Borbona di Valois per più i ngordamente assorbirc anco il sangue dei cuori dall'acquario di tutti gli occhi. Apena morl la prima, che subito cadde inferma la nuova Duchessa. apparecchiandosi a noi nuova matcria da piangere. ben ché non fusse la prima mai per mancare. Quantunque fusse, per cos! dire. apcna nato questo Giglio. talmente subito se le aggravo il calor del male, che comincio subito a languidirsi, e alli 1 4. del corrente cadde estinto. lasciando doppo la sua morte un suavissimo odore di sue virtù, quai durerà eternarnente». P. A. SOCIN!, I successi del 111ondo. Torino, F.lli G ianelli, 17 janvier 1 664.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=