La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

• 1 9 l Lettre 600 A.S .T., Corte, Lettere Vescovi, l iasse 20, fasc. 7, lett. 1 9 1 Destinataire: Lieu et date d 'envoi: Date de réception: Support: Autres mentions: Charles-Emmanuel I I Aoste, 30 avril 1 670 9 mai un bifeuillet (f02v blanc) f02v, main C : Evesque d ' Aouste. 30 Avr i l 1 670. 9 May. Monseigneur Les horribles persecutions que me font ici les fi scaux et greffiers de la Non­ ciature1 qui prenent les jours de d imanche mesme de secretes i nformations contre moi dans la mai son de Mr. le marqu is de Caselle mon bon ami\ et sollicitent mes curés et les autres avec de l ' argent", de deposer contre moi sur les affaires qui sont conues à V.A .R.3, n' alterent poi nt ma belle humeur, et ne m' empeschent pas de continuer le comerce que j ' ai eu toute ma vie avec les Muses. Je prens l a hardiesse, Monseigneur, de presenter à V.A.R. quelques fruits que ces Deesses m' ont envoié[s] comme un regal pour mes etudes4• V.A.R. / (f02r) qu i a le gout si fin ne les trouvera pas assés meurs ' Bailly ferait allusion au secrétaire de la Nonciature, Paolo Vittorio Buschetto ( lett. 597, n. 1 5). 2 En réalité, Bailly et Pierre-Phi libert Roncas, marquis de Caselle n'étaient guère amis. Se­ lon plusieurs témoignages. parmi lesquels celui du vice-bailli de La Tour et du marquis de Caselle même, ils se brouillèrent plusieurs fois, tout le long de l 'épiscopat de Bailly. En ef­ fet, le marquis de Caselle voulait étaler son autorité dans la Val lée, mais sa famille n ' ap­ partenait point à la noblesse du pays, ce qui lui attira l 'irritation des Valdôtains, ainsi que celle de l 'évêque, qui était désormais un valdôtain d' adoption. À ce propos le marquis de Parel le écrivait à Turin que le marquis de CaseIle « pretende esser ! 'arbitro di quel paese [.. . ] ». Cf. A.S.T., Corte, Lettere di Parricolari, S, liasse 37, d' Ivrée à Madame Royale le I " août 1 655; G . CLARETTA, Storia del reg n o . . . , cit., t . l l , pp. 9 1 -92. ) C'est-à-dire la querelle qui opposait Bailly au Nonce, dont il est question dans les lettres précédentes. 4 Cette lettre et les deux suivantes étaient vraisemblablement jointes à l 'envoi d'un exem­ plaire du recueil poétique que Bailly publia en 1 669, Le Poète Mêlé. Depuis son arrivée à Aoste, Bai l ly ne cessa d'envoyer des vers et des bénédictions rimées à la cour turinoise. Cf. lettre 587, note 4.