La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 92 Correspondance d'A. Bailly - 1664-1 672 mais, Monseigneur, elle considerera, s ' i l lui plaist, qu' ils ont été cueillis au commencement du printemp s qui ne donne ordinairement que des fleurs . Elle en trouvera pourtant quelques uns aprochants de leur maturité, et ce sont ceux qui ont l ' honeur de naitre dans vos j ardins, et qui sont marqués du caractere de Charles. Le mien, Monseigneur, est d ' estre avec mi l le res­ pects, Monseigneur, de V.A.R. , D'Aoste, ce 30 avril 1 670. _ tres humble, tres obeissant et tres obl igé serviteur, et sujet D. Albert Evesque d' Aoste (j0l v, main de Bailly) Au nom de Dieu, Monseigneur, delivrés-moi des mains de ces harpies en permettant à vôtre Senat de Savoye de conoistre de n [ost]re differant. Monseig[neu ] r l e Nonce est le plus honete homme du monde, i l estait le meil leur de mes amis'. Une personne qui veut pescher en eau trou­ ble6, et me divertir des services que je rends à V.A.R. ( c ' est un enigme que je lui expliquerei un jour) a revolté ce prelat contre moi en le trompant lui mesme. V.A.R., qui fait justice au moindre de ses sujets, ne l a refusera pas, s ' i l lui plai st, à un Evesque sa creature. M . le Grand Chancelier7 a mes rai­ son en main. Je vous supplie tres humblem[ent], Monseigneur, de l u i ordon- 5 En 1 658, Baill y. qui était à Rome pour soutenir l'examen de la Congrégation, intercéda auprès du Pape Alexandre VII pour l 'élection du Nonce qui devait être envoyé au Piémont. Comme nous l 'avons dit précédemment, notre évêque montra toujours sa nette préférence pour Monseigneur Ranuce, auquel i l était lié à l 'époque d'un rapport d'amitié, mais qui ne fut envoyé à Turin qu'en 1 668. L. GIACHINO, Corr. Rome, lett. VIII, p. 85; G. PUTIERO, Corr: VII, lettre 5 1 7 . " Il s'agit là d e l a première partie d ' u n proverbe, dont l a formulation complète est ' pescher en eau trouble, est gain triple ou double' . LE Roux DE LINCY, Le livre des proverbesfran ­ çais dans la littérature de Moyen Age et de la Renaissance, Paris, Adolphe Delahays Li­ braire-Editeur, 1 859, 2 vols., t. II, p. 370. ' L'office de chancelier de Savoie avait été créé en 1 329. Au début le chancelier avait une autorité limitée, mais i l devint bientôt la première dignité de l ' É tat. En effet il avait part à toutes les affaires les plus importantes, car i l faisait exécuter les lois, i l veillait sur la conduite et l 'intégrité des j uges. Il avait aussi le titre de garde des sceaux; en effet aucun acte ne pou­ vait être publié sans un, deux ou trois sceaux. La personne qui recouvrait cette charge à