La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 94 Correspondance tl 'A. Bail/y - 1 664- 1672 Lettre 601 A. S .T. , Corte, Lettere Vescovi, liasse 20, fasc . 7, lett. 1 92 Destinataire: Lieu et date d 'envoi: Support: Autres mentions: Madame Madame Royale Aoste, 30 avril l 670 un bifeui llet ( f°2v blanc) f02v, main C: Evesque d ' Aouste. 30 Avril 1 670. Les Muses vont divertir Y.A. R. par des discours melés qu' elles vous feront sur cent c hoses differentes. E l les vous entret iendront aux pieds du Cruci­ fi x . Elles vous parleront serieusement dans vôtre cabinet, et, comme l ' on ne peut pas vivre sans quelque plaisir innocent, elle [ s ] delasseront vôtre es­ prit dans les heures que vous <levés donner à la recreation par des comptes plaisants et sans venim 1 • Si el les ont l ' honeur, Madame, de vous plaire en ces trois sortes d ' offices qu ' elles exerceront chés vous', / ( f02r) j e serei ri­ chement paié des soins que j ' ai pris de les elever pour vous, et la grace que vous leur ferés se repandant sur moi sera un nouveau S ilene' qui m' obli­ gera d' estre avec tous les respects possibles, Madame, de Y.A.R. ' Forme répandue à l'époque (<lat. venënwn), littéralement désigne Je poison, le venin. «Ve­ ni111 se dit figurément en choses morales. des discours de médisance, des haines qu'on garde clans le cœur. qui sont cause qu'on fait à son ennemy tout le mal qu · on lui peut faire». A. FURETIÈRE. op. cil . . t. l I J . ad vocem. Ici le mot a plutôt le sens de malveillance. ' Bailly fait clairement allusion au Poète Mêlé. l'œuvre poétique qu'il venait de publier (voir lett. 587. n. 4). Cette œuvre se compose d'une centaine de pièces en vers et est divisée en trois parties: Vers pieux. Vers sérieux et Vers burlesques, auxquels s'ajoutent des portraits de per­ sonnages illustres qui célèbrent en particulier la grandeur du souverain. Cf. G. MOMBELLO, La jeunesse . . . , cit.. pp. 4 1 -42; M. COSTA, La Compagnie des Muses . . . , cit. pp. 1 25- 1 34. · ' Sil è ne est un nom générique des satyres devenus âgés, mais c'est aussi le nom du person­ nage de Dionysos. Les traditions sur sa généalogie étaient très variables; généralement il était considéré comme le fils de Pan. ou encore d'Hermès, et d' une nymphe. ou bien l ' on préten­ dait qu' il était né des gouttes de sang d' Ouranos lors de sa mutilation par Cronos. Silène pos­ sédait une grande sagesse. qu'il ne consentait ù révéler aux hommes que sous la contrainte. On nous présente Silène comme personnage fort laid, le nez camus, la lèvre épaisse, le re­ gard d'un taureau. li avait aussi un gros ventre, et on le représentait habituellement porté par un âne. sur lequel i l ne se soutenait souvent qu'à grande peine, tant il était ivre. P. GRIMAL, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine. Paris. PUF, l 95 1 , p. 422a.

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