La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

230 Corre1po11du11ce d 'A, Bai/Ir - 1 664- 1 672 Serieusement, Madame, je crois devoir mon salut à la protection que VAR me fit I ' honeur de me promettre quand je pri s congé d ' el le): et i l est sans doute que Dieu qui exauce, et mesme previent tous vos saints, et charita­ bles desirs, conoissant que vous souhaitiés que je ne perisse point dans l ' eau, il me conserva la vie dans une cheute qui devoit me la faire perdre, J ' en rends, Madame, de tres humbles graces à VA,R, et puisque vous n ' avés pas voulu que l ' eau eteignit l e feu du zele que j ' ay pour vôtre service, je vais l ' augmenter avec toute l a v igueur possible au moins pour vous ! ' offrir plus grand qu ' i l n ' a j amais esté, si je suis trop faible, et trop mal-heureux pour vous l e rendre j amais utile. / (f02r) Nos nouvelles sont qu ' hier au soir le duc de Nevers4 et la duchesse de Mazarin' avec une grande suite arriverent en cette ville, et logerent chés ' Dans l a lettre précédente Bailly affirmait avoir été député par le Conseil des Commis conjointement avec l ' avocat B runel pour présenter « quelques i nterests » de la Val lée d'Aoste. À ce propos, le Nonce de Turin écrivait le 3 septembre à Rome: « Monsig' Ves­ covo cl' Agosta è giunto qua sin da sabbato pro"' col pretesto d'affari publici di quella c ittà, ma principalmente riguardo alla differenza da lui promossa contro questa Nunciatura, du­ bitando che s ' aggiustino le cose col Senato con la sua esclusione. e percià con pericolo d'esser di costà mortitficato per l e novità tentate ». D ' après ce document, Bailly serait ar­ rivé à Turin le 27 août. Voir A.S.V., Segreteria di Stato, S avoia, m . 94. ( 1 670) Lettere di Mons. Nuntio in Torino Mons. Ranuzzi. Lell. O r ig . Del Nunzio alla Segreteria, da/ primo gennaio 1 670 al 3 1 dicemhre 1 6 70, f0232r/v. " Philippe-J u l ien Mancini, (Rome 1 64 1 -Paris 1 707) duc de Nevers et de Donzy. Il était le neveu du cardinal Mazarin. et c ' est grâce à sa protection qu'i l fut favorablement accueil l i à l a cour pari sienne. É picurien e t l ettré, partisan de Corneille. i l fut l ' un des agents l e s plus actifs de la cabale montée contre Phèdre. Le 15 décembre 1 670, i l avait épousé Diane-Ga­ brielle Damas de Thianges. Il fut ensuite constitué héritier d' une grande partie des biens de son oncle, à condition que lui et ses successeurs prennent le nom et les armes des 'Maza­ rins' avec celles des 'Mancini ' . DE LA CHENAYE-DESBOIS, BADIER, op. cit. , t. XIII, p. 95: G. DAITA DE A L B E R T I S . l . fàvolosi Mancini nipoti di Mazarino alla ribalta europea. M ilano, Meschina, 1 969: cf. aussi G. P U TT E R O , Un nipote del cardinal Mazzari110: Filippo Man­ cini, 'ni courtisan, ni guerrier, ni chrétien ', dans Favola, mito e a/tri saggi di letteratura e .filologia. i n onore di Gianni Mombello, Torino, Dell 'Orso, 2004, pp. 475-495. ' Hortense Mancini, (Rome, 1 646-Angleterre. 1 699), n ièce du cardinal Mazarin. Elle avait été la favorite du roi Louis XIV, ainsi que ses sœurs. Pion de son oncle dans le jeu des rela­ tions stratégiques, elle fail l it épouser Louis XIV, le roi d' Angleterre Charles TI et le duc de Savoie, Charles-Emmanuel II. Finalement elle épousa, le 28 février 1 66 1 , Armand-Charles de la Porte, duc de la Meilleraye (qui dev i nt par la suite duc de Mazarin). Lasse de la jalou­ sie de son mari, en 1 666 elle demandaj udiciairement sa séparation, et dans la nuit du 1 3 au 1 4 juin 1 667, elle s'enfuit de l'hôtel Mazarin, à l ' aide de son frère le duc de Nevers, pour rejoindre sa sœur Maria Colonna à Rome. En 1 670, les deux sœurs décidèrent d' accompa­ gner leur frère Philippe, qui allait à Paris pour épouser Diane-Gabrielle Damas de Thianges.

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