La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 6 15 23 1 le Marquis de Caselle". Ma maison ne merita pas cet honeur, je ne sçai s i c ' est parce que ce seigneur e s t romain, e t que Rome est en colere contre moi7, ou qu ' il se souvient encore que lorsque j ' etois assés familier avec lui, que cette duchesse sa sœur, alors Mad [emois]elle Hortence qu ' on me fai­ soi t voir avec de grands empressements, dans Je convent' de l a Visitation9 où elle etoit, pour la fin que V.A.R. peut s ' imaginer, ne trouva j amais dans mes yeux, dans mon esprit, ni dans mes lettres la place que Mademoiselle de Nemours11 1 y occupoit privativement à toutes celles qui pretendoient usur­ per sur elle l ' estime, et le cœur de Monseigneur 1 1 • Toutefois Hortense ne se résigna pas à retourner avec son mari. et elle partit aussitôt pour Rome. Lorsqu'elle traversa la Savoie, l'accueil qu'elle rer;ut de la part du duc de Savoie fut si engageant. qu'elle prit le parti de séjourner dans ses É tats si elle quittait Rome. Effecti­ vement de 1 672 à 1 675, elle séjourna à Chambéry, où vraisemblablement elle entretint des relations étroites avec le duc. Mais à la mort de celui-ci. elle perdit tout privi lège et elle dut quitter la Savoie. Elle se rendit ensuite à la cour de Londres, avec l ' abbé de Saint-Réal (qui fut d'ailleurs chargé de rédiger ses Mémoires) et elle y demeura jusqu' à sa mort, survenue en 1 699 à Chelsey. La bibliographie sur ce personnage étant abondante, nous nous borne­ rons à citer les ouvrages suivants: DE LA CHENAYE DESBOJS, BADTER, op. cit. , t. XIII, p. 95; Les É nwux de Petiot . . . , cit., t. Il; D. PERRERO, La Duchessa Ortensia Ma11cini e la princi­ pessaMaria Co/011na sorelle Ma11cini e il Duca Carlo Emanuele Il di Sm•oia ( 1672-1675), dans « Curiosità e ricerche di storia subalpina », 1 876, t. li. pp. 1 -9 1 ; CL. BOUVIER, La du­ chesse Hortense Mawrin ù Clwmbérv ( 1672- 1675), Chambéry, Imprimerie Savoisienne. 1 897; G. DATTA DE ALBERTIS, lfavo/osi Mancini . . . , cit. , pp. 1 27- 1 30 et 202-203; H. PENSA, Hortense Mancini, Duchesse de Mazarin, Paris, Librairie Felix Alcan, 1 936, p. 64 et pas­ sim; Y SINGER-LECOCQ, La tribu Mazarin, Paris, Perrin, 1 989; Mémoires d 'Hortense et de Marie Mancini, édition présentée et annotée par G. Doscm, Paris, Mercure de France, 2003. 6 Marie et Hortense Mancini, traversant la région valdôtaine pour se rendre en France. des­ cendirent dans une auberge pour prendre du répit des fatigues du voyage. Le marquis de Ca­ selle les chercha et après les avoir trouvées les logea chez lui. De plus, lors de leur départ, il décida de les escorter jusqu'au Grand Saint-Bernard. (T. ÎIBALDT, op. cit., t. IV, p. 282). 7 Ancore une fois Bailly fait allusion au différend qui l ' opposait au nonce Ranuce. Cf. ln­ troductim1 3.2. ' Cf. n. l O. lett. 560. 9 Il y avait alors quatre couvents de l 'ordre de la Visitation à Paris. Lorsque Hortense et sa sœur Marie arrivèrent à Paris en 1 654, e lles logèrent au couvent de la Visitation-Sainte-Ma­ rie du faubourg de Chaillot, qu'el les ne quitterent qu'en 1 657, lors du mariage de leur sœur Olympe. En 1666, Hortence logea au couvent de Sainte-Marie-de-la-Bastille, où cette du­ chesse fit « plusieurs tours de page » à l ' aide de Mme de Courcelles. Cf. Lettre du Roy aux Superieures des quatre maisons de la Visitation sainte Marie de Paris, Paris, chez François Muguet, 1 676; H. PENSA, op. cit., p. 57; J. H I LL A RE T , Les Mazarinettes ou les sept nièces deMazarin. Paris, É ditions de Minuit, 1 976, p. 94. w Marie-Jeanne-Baptiste, destinataire de cette lettre. " Vers 1 654- 1 655, bien des bruits s'étaient repandus à propos d' une projet de mariage en-

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