La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

22 Corre.1pond1111ce d 'A. Bail/_v - 1664- 1 672 les pays étrangers'"'. À cette époque le souverain se trouva dans le besoin pressant de remplir au plus vite les caisses désormais v ides de son duché, et si au début il fut obl igé de recourir à de nouvel les i nféodations qui ou­ vraient les charges admi nistratives même à la bourgeoisie, malgré l ' oppo­ sition de l ' ancienne classe dirigeante7'', il réalisa bientôt que la manière la plus efficace pour satisfaire cette exigence était de donner une impulsion nouvelle au commerce dans ses É tats. Pour ce faire, i l fallait tout d' abord favori ser les relations avec les autres pays européens. Charles-Emmanuel essaya de les encourager à travers l a stipulation de nombreux traités com­ merc iaux, d' abord avec les Pays Bas et le Portugal et puis, en 1 669, avec I 'Angleten-e71 • Toutefoi s les échanges avec ce dernier pays demeurèrent très l imités, d ' un côté parce que les Anglais ne fréquentaient pas trop la Médi­ terranée, de l ' autre parce qu ' i l s ne connaissaient pas suffisamment les pro­ duits piémontais. Par contre, le commerce avec la France avait toujours tenu une place de pre­ mier ordre aux yeux des Piémontais : les exportations et les importations montraient bien que les échanges étaient plus avantageux et plus riches qu'avec n' importe quel autre pays. En particulier la ville de Lyon, où avaient lieu de nombreuses foires commerc iales, jouait un rôle fondamental pour la production et pour l' exportation des marchandi ses . Afin d ' en faci l i ter l a circulation, l e gouvernement piémontais dut s e préoc­ cuper du problème des transports. À cette fin on dépensa de fortes sommes pour pourvoir à la construction de nouvelles routes et pour le réaménage­ ment de celles qui existaient déj à. Ainsi, Charles-Emmanuel I I ordonna à sa Chambre des Comptes de réparer la route qui reliait Turin à Nice, ainsi que celle qui rel iait Rivoli à Moncalier. I l fit encore de nombreux efforts pour établir deux foires annuelles à Asti et pour celles qui avaient lieu au­ trefoi s à Carignan et à la Vénérie Royale. Cependant ces mesures ne contri­ buèrent que partiellement à vai ncre les obstacles qui empêchaient le déve­ loppement du commerce à l ' in térieur du pays1'. ''' E. STUMPO. op. cit. . p. 249. 1° F COGNASSO, / Savoia, Varese. Dall' Oglio, 1 97 1 , pp. 9- 1 0 . 1' Ce traité. rédigé e n latin. fut signé l e 9 septembre 1 669 à Florence. Cf. Traités publics. . . , cit. , t. fI. pp. 9 1 - 1 03 ( Trailé d 'ami1ié el de commerce enIre le prince Charles Emanuel li Duc de Savoie, et Charles Il Roi de la Grande Bretagne). " E. R1corr1, op. cit., t. VI, pp. 343-345.

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