La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
/ntroductio11 23 Pour ce qui est du commerce extérieur, le passage du Montcenis7', par le quel s ' effectuait la circu lation des marchandises entre Lyon et Gênes ou Milan, réduisait de quatre ou c inq jours le chemin par rapport au passage du mont Simplon. Les ancêtres de Charles-Emmanuel avaient privi légié dans le temps d ' autres routes pour Je passage des marchandises: celle de Collonges pour Je Chablais à travers le mont Simplon, le Grand-Saint-Ber nard qui reliait le Piémont à la Savoie par la Vallée d ' Aoste, et la route de Final, qui menait à Mi l an en passant par Verce i l . Cette dernière avait été abandonnée par suite de la présence des Espagnols; la route qui traversait le Val d' Aoste était peu fréquentée à cause de sa longueur et des acc idents du teri-ain . La première seulement concurrençait avec la route parallèle qui, traversant Je pays de Vaud, déroutait de la voie du Simplon. La situation des voies commerciales était donc sérieusement compromise à l ' époque et, nonobstant les efforts du gouvernement savoisien , les finan ces ne permettaient pas de réparer tous les chemins. Une alternative possi ble pour trouver de l' argent semblait venir de l ' augmentation, aux douanes, des péages sur les marchandises provenant de l ' étranger par les passages alpins: on profitait ainsi de la position géographique et économique des ter ritoires du duché74• En effet, le triangle S uisse-France- ltalie constituait le noyau fondamental des activités commerciales européennes75• 7·' Route dïrnportance considérable entre Suse et Lanslebourg, qui passait par Novalèse. Des centaines <le pelleteurs étaient chargés <le maintenir cette route déblayée et praticable pendant les longs mois <l' hiver. tandis que d' autres ouvriers transportaient les voyageurs sur des traîneaux et s ·occupaient des grosses voitures qui <levaient être démontées pour pou voir les faire passer sur la route (caractérisée par une série de virages et de détours: elle l'est encore). Cf. G. AMORETTI, op. cir.. t. lll, pp. 1 42- 1 43 . 74 Le plus i mportant fut le célèbre Dace de Suse, i ntroduit dans le Duché d'Aoste e n 1 5 6 1 par Emmanuel-Phili bert. pendant que le passage de S use, qui se trouvait sur le parcours commercial entre la France et le duché de Savoie. était fermé à cause des risques de conta gion. Le 9 octobre 1 653. Charles-Emmanuel II rétablit le péage de S use dans son lieu d'ori gine, obligeant ainsi les marchands à n'emprunter aucune autre voie alternative. Par lettres patentes du 1 2 février 1 656, il avait confirmé cette obligation et avait donné les cautions ù correspondre à Gênes et à Lyon. Nous rappelons que les revenus du péage de Suse consti tuaient une source traditionnelle de financement. Cf. A.-M. P1uz, Recherches sur le com merce de Genève au XVII' siècle, clans «Mémoires et documents publiés par la société d'llis toire et d'archéologie de Genève». t. XLII (Affaires et politique), Genève, Alex Jullien Li braire, 1 964, pp. 1 95- 1 97. " E. RICOTTI, op. cit., t. VI, p. 609
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