La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 628 257 Justice\ leur pere et mere, de fi ler bellement et durant un siecle tout entier ] ' or et la soye de vôtre precieuse vie�. Et la seconde parce que vous ne de­ vés pas esperer d ' en recevoi r souvent du lieu où il coule, les bienheureux n' estant pas d' humeur de descendre du ciel en terre que fort rarement. Pour moy, je ne puis pas m' offrir à en aller prendre parce que je suis certain que le premier voiage que je ferai au ciel, sera sans / (f02r) retour. À m' oüir parler de la sorte, Monseigneur, V.A.R. pourra dire que je ne suis pas fort mal ade, mai s en verité il y a deux mois que je ne puis pas me tenir sur mes pauvres genoux\ et c ' est la seule passion que j ' ai de divertir V.A.R. par mes pensées buffonnes, car ma be l l e humeur ne me qu itte j amais, qu i m' i nspire l e peu de vigueur que j ' employe à dicter cette lettre que je sup­ plie tres humblement V.A.R. de daigner, s ' i l l uy plaist, agreer et de me croire respectueusement, Monseigneur, de V.A.R., D'Aoste ce 1 8 oct[obre ] 1 67 1 Ce vin muscat, par sa vieillesse, Seigneur, marque I' eternité. Pense, de grace, à sa beauté, Tres11 humble et tres obeissant serviteur, et sujet D. Albert Evesque d' Aoste Lorsque cette l iqueur ton goust flate, et caresse. ' mots surlignés dans le ms; " tres sur l'Ofre ' Comme déesse des lois éternelles, Thémis figure parmi les épouses divines de Jupiter. avec qui elle engendra les trois «Heures», les Parques, la vierge Astrée et les nymphes de !'Eridan auxquelles Héraclès demanda le chemin du pays des Hespérides. Thémis est donc la personnification de la justice ou de la loi éternelle. Io, p. 448. 4 L'allusion aux Parques semble être prémonitoire. En effet, le duc Charles-Emmanuel Il devait mourir trois ans après, à l ' âge de quarante ans. Bailly parlait donc par antiphrase. sans le savoir. ' Dans un billet du chanoine Philibert Jacod, conservé à la B ibliothèque du Grand Sémi­ naire d'Aoste on trouve la mention suivante: «Le 27 octobre 1 67 1 jour de dimanche advant les Vespres, on a porté le v iatique et ensuite J 'extreme onction à Mgr nostre eveque et après Vespres on emposa le trés St. Sacrement. on chanta la l itanie des saincts et d' autres orai­ sons avec la benediction à la fin pour demander à Dieu la santé dudit Mons. et le mesme soir il commença à se sentir mieux». Et pourtant, malgré sa maladie. notre évêque guérit et demeura en bonne santé dans son diocèse d' Aoste encore pendant v i ngt ans. B . G . S . , Fonds Gal-Duc, Carton XXVlll. fasc. 1 6.

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