La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

266 Correspondance d 'A. Buillv - 1 664- 1 672 Lettre 633 A. S .T. , Corte, Lettere Vescovi, l iasse 20, fasc. 7, lett. 2 1 3 Destinataire: Lieu et date d 'envoi: Date de réception: Support: Autres mentions: Charles-Emmanuel II s . l . , s.d. [Aoste, avril 1 672] 1 9 avril 1 672 u n bifeu i llet (f°2v blanc) lettre écrite par une autre main, mais avec formule de c lôture et signature de l a main de Bailly f02v, main E : Evesque d ' Aouste. Avril 1 672 . 1 9. Monseigneur, La consolation que j ' ai euë de voir Monsieur le comandeur Pane Albo 1 a fort diminué l a v iolence de mes douleurs nephretiques. Je sçavois, Monsei­ gneur, l ' attachement essentiel qu' i l a au service de V.A. R . et qu' à moins de I ' angager au voiage qu' il a fai t ici, en lui persuadant que j ' avois à lui dire quelque chose d ' important sur l' affaire de Flet2 qu i tient tant au cœur à 1 Personnage identifié à la note l de la lettre 606. ' Encore une fois, i l s'agit d ' un contraste entre le duc et le Saint Siège. Cette dispute surgit à cause d' une affaire liée au commerce du sel dans les territoires rattachés à l ' abbaye de Saint Bénin. En 1 576, les ducs de Savoie avaient acheté, après avoir obtenu le consente­ ment du Pape, le patronat de ce bénéfice ecclésiastique, qui comprenait les domaines de San Benigno, Feletto, Montanaro et Lombardore. villages situés près de Turin. Les ducs s'étaient engagés à approvisionner ses habitants en sel. En 1 67 1 . le président des Finances Giovan Battista Truchi. toujours dans la tentative d'augmenter les revenus de l ' É tat, vou­ lut resserrer davantage ce lien commercial, mais sa manœuvre n · aboutit à rien et il se ré­ solut à ne plus leur donner de sel. Les habitants eurent recours à l' auditeur qui représentait à Turin don Antoine de Savoie, gouverneur de Nice, qui était l ' abbé de ces lieux. Franchi­ gnon présenta i nstance au président Truchi qui répondit, pour sa part. qu'ils auraient le sel à condition de ne le recevoir d ' aucun d' autre fournisseur, de le payer au prix convenu et de ne point favoriser la contrebande. Suite à cette réponse, les habitants décidèrent de mourir plutôt que de céder à un tel chantage. Mais. suivant l avis conci liant de dom Antoine, ils envoyèrent auprès de Truchi une délégation, qui fit retour en toute vitesse ayant été mena­ cée de pendaison. Peu après le sel commença à manquer dans ces lieux et les habitants du­ rent avoir recours à la contrebande à Gressan. dans le Montferrat. Truchi décida de faire surveil ler les rives du Pô et de la Doire. Malgré ces dispositions, cent cinquante contreban­ diers réussirent à passer ces fleuves. On en informa le duc qui s'empressa d'envoyer des

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