La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Le/Ire 633 267 V.A.R. et au sien, j ' aurois bien eu de la peine de l ' arracher de Thurin , et de remplir la passion que j ' avais de l ' entreteni r de l ' estat où mes affaires se trouvent. Je crois pourtant avoir eu assés de bonheur pour lui faire conois tre et avouër, sur ce qui est de Flet, par mes raisons, et par l ' authorité / ( f'2r) des plus sçavants homes de ! ' Eglise, que je ne manque pas de zele pour tout ce qui regarde les interests de V. A.R. . Il est home d' honneur et j e ne doute point, Monseigneur, qu ' i l ne me fasse j ustice, et n' assûre Y. A.R. que je suis sur tous les homes du monde, Monseigneur, de V.A. R . , tres humble e t tres obeissant serviteur, et sujet D. Albert Evesque d' Aoste (f0 l v) Je prens la hardiesse de rendre de tres humbles graces à V.A.R. de l ' honeur qu ' elle a daigné faire à Mr. le prevost de Mont-jou[x], mon cher ami, de I ' eriger en son aumonier:•. Ell e ne pouvait pas faire cette grace à un sujet p l u s digne, ni p l u s zelé à son service qu' est c e tres galand [sic] home". 'Ce passage a été écrit dans le sens de la longueur de la page. troupes dans le but de punir les coupables. Le sel était déjà arrivé dans les quatre terres, lorsque les soldats ducaux saisirent des fraudeurs à Feletto. Surpris, la plupart d'entre eux se réfugia dans l'église, et puisqu'il était dimanche. i ls assistèrent à la messe, à genoux mais les armes à la main. Les soldats. qui n'osèrent pénétrer dans l'église, fermèrent les portes et demandèrent des ordres précis à Charles-Emmanuel, qui se hâta d'envoyer sept mille sol dats environ, avec les dispositions suivantes: se limiter à perquisitionner scrupuleusement chaque maison et confisquer tout le sel de contrebande. Pendant ce temps. le Nonce prit connaissance de l' affaire et. après de longues discussions avec les ministres du duc, il ac corda que les fraudeurs devaient être menés hors de l'église par les habitants mêmes des lieux et emmenés à Turin. au nom de l ' autorité ecclésiastique. Le commandant des trou pes, n'ayant aucune confiance en eux, décida d'escorter les coupables. Un mois après, ceux ci furent libérés. Alors le Pape imposa à l'lnquisiteur de Turin de prendre des informations sur cette affaire. Le duc, quant à lui, pour mettre fin à cette histoire donna à l ' église de Flet des habits pontificaux. Mais le Saint-Siège ne fut point satisfait, poursuivit son procès et excommunia tous les auteurs et les exécuteurs de l' affaire. Personne ne se soumit et le Saint Siège fut donc contraint de céder. donnant aux supérieurs ecclésiastiques la faculté d'ab soudre tout requérant. A . S.T.. Corte. Lettere di Particolari, C, liasse 34, lettre du JO octo bre 1 67 1 ; E. RICOTTJ, op. cil., t. VI, p. 297. ' Il s ' agit d'Antoine Norat, identifié à la note 1 de la lettre 6 1 9 (J.-A. BESSON, op. cil. , pp. 277-278 ).
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