La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 638 277 pondis avec un courage de j uge, plusieurs en sçavent le detail , et ont vû les impressions des ongles de cet emporté sur mes mains qu ' el les firent sai gner, ce que j ' ai souffert sans me plaindre pour imiter J [esus] C[hrist] mon maistre. Les parties du sieur Berguere, voiant ma fermeté, me recuserent comme suspect et aprés elles appellerent i mmediatement au S [aint] Siege, \delfuturo gravamine/, m' ostant ainsi la premiere conoissance1 sans aucun grief, et par consequant la seconde à mon Metropolitain 4• Le sieur Berguere s' apercevant bien, comme je crois, que je pourrais me commettre à Rome et m' attirer quelque mortification si je passois oultre [sic] , me presenta une requeste par laquelle i l demandait un autre j uge que moi . Pour le satisfaire, et ses parties, tout ensemble, je deleguei mon archidiacre\ home sçavant et plein de probité. Mr. Berguere aquiesça à ma delegation, et fit oüir parde vant le delegué quelques têmoins''. Ses parties le recuseren t encore comme suspect, et en appellerent de nouveau au S [ain]t Siege. / (f°2r) J 'envoie à V.A.R. les actes de ce procés que je suplie tres humblement V.A.R. de faire examiner par les gens du mêtier, et je m' assûre qu ' aprés les avoir vûs ils l u i feront une relation à mon avantage, et lui diront sans la fla ter, que Dieu a fait grand grace à ce duché de lui donner un souverain qui protege puissamment le zele et la vigueur de son j uge spirituel, sans quoi aiant renoncé si souvent sa m itre entre vos mains i nnu t i lement, il serait contraint d ' imi ter d' anciens evesques et de prendre, comme eux, la fuite . Mr. le marquis de S [ain]t Thomas, ce digne ministre de V.A.R. , avoit bien preveu mes pei nes, quand au chevet de feu M. R .'', où j ' avois esté introdu i t l ' an 1 659 venant de Paris, et conoissant bien que cette Princesse se dispo soit à me donner un autre Evesché que celui de la Val d' Aoste7, et me voiant ' La patente du 25 mars 1 604. promulguée par le duc Charles-Emmanuel 1 octroyait la pre mière connaissance de toute cause sauf le crime de lèse majesté. J- B . DE TILLIER. Histori que .. ., cit .. p. 356-357. ' C'est-à-dire l'archevêque de Tarentaise François-Amédée Millet de Challes, identifié à la lettre 596 (n. 3 ) . ' Antoine Gallice 0- 1 678), d e l a paroisse d e Valloire e n Maurienne, docteur e n droit e t en théologie. Il fut chanoine et archidiacre de la cathédrale d' Aoste à partir de 1 655. Parmi les vingt-deux chanoines qui composaient le corps du chapitre. deux seulement avaient une di gnité particulière: le prévôt. qui était le doyen ou Je chef, et l' archidiacre, qui pouvait être un prêtre même dépourvu du titre canonial. Cf. J.-8. DE TILLIER, Historique . . . . cit., pp. 1 29- 1 32, et p. 423. " Christine de France. 7 En effet, au début Mgr Bailly était destiné au siège d'lvrée. puisque le siège d'Aoste, après une longue période de vacance. venait d'être occupé par Mgr Philibert Milliet, nommé evê-
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