La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

278 Correspondance d 'A. Bai/Ir - 1664- 1 672 obstiné à n ' en vouloir poi nt d' autresh, i l me dit en presence de feu Mr. le comte Philipe, touché de compassion, qu'il fallait bien que j ' eusse commi s de grands pechés à Paris pui sque j ' estois resolu d ' aller en faire penitence à la Val d' Aoste. Tant y a, Monseigneur, que je ne suis plus maistre des eccle­ siastiques de mon diocese qui ont un peu de bien' ou des apuis de sang et d ' interest. Le feu curé Zagana" (qui aprés avoi r esté condemné à une sus­ pansion de deux ans pour un concubinage publiq [ sic] , qui a duré huit ans suivi d'enfants nez de son peché, par mon official 10, par Mr. I ' Archevesque de Tarantaise 1 1 , par Mr. le Nonce de Thurin 1 \ delegué du S [ain]t S iege, et que d'Aoste en 1 657. De plus le Pape ne voulait pas admettre la translation de œt évêque avant trois ans. Enfin. grâce aux manoeuvres <le la duchesse Christine, Milliet fut translaté au siège d' lvrée. tandis que Bail ly fut préconisé évêque d' Aoste dans le consistoire du 1 3 janvier 1 659 à l ' âge de 53 ans. L. GIACHJNO. Con: Rome, p. 1 6, n . 37. "' Philippe de Saint-Martin d'Aglié (Turin. 27 mars 1 604-août 1 667). Doué d'un caractère ferme et violent, i l entreprit très jeune la carrière militaire. I l fut au service du cardinal Mau­ rice de Savoie. oncle de Charles-Emmanuel IL en qualité de gentilhomme de chambre de 1 627 à 1630, année à laquelle remonte son amitié avec Christine de France; ce lien se trans­ forma bientôt en liaison amoureuse. On avance aussi l' hypothèse que le comte Philippe soit le véritable père de Charles-Emmanuel II. À la mort de Victor-Amédée T". il occupa une place de premier ordre dans la vie politique de duché. En 1 638. il fut nommé gouverneur de la citadelle de Turin. Il chercha par tout moyen de garder le duché de Savoie le plus in­ dépendant possible de l ' influence française, entamant des pourparlers secrets avec l'Espa­ gne. ce qui attira sur lui le mécontentement de Louis XIII et du cardinal Richelieu. En ef­ fet, il fut arrêté le 30 décembre 1 640 et transporté d'abord ù Pignerol, puis en France. Il ob­ tint sa liberté seulement en décembre 1 642. à la mort de son adversaire Richelieu. Rentré en Italie. il reprit son ancien rôle de conseiller de la régente. Nommé maréchal de camp gé­ néral et puis surintendant des finances ( 1 646) . sa vie se déploya entre la politique et la car­ rière militaire. La fin de la régence de la duchesse Christine (décembre 1 663) et l ' avène­ ment de Charles-Emmanuel Il au trône ne changèrent point sa situation. En effet le jeune duc confirma toutes ses charges et tous ses bénéfices. Il avait été nommé chevalier de !'Or­ dre de l' Annonciade en j uin 1 648 et on lui avait inféodé les territoires de Castelvecchio ( 1 649), de Campo ( 1 652) et de Torre del Barrio ( 1 653) . Philippe cl' Aglié était également un homme de culture. Poète célèbre, il était aussi compositeur, chorégraphe et homme de théâtre. Les fêtes somptueuses qu'il organisait pour le plaisir de la duchesse et de la cour sont très célèbres. Cf. C. GALLINA, Le vicende di un gmndefavorito (Filippo di S. Martino d 'Aglié). dans «Bollettino storico-bibliogratïco subalpino». 2 1 ( 1 9 1 9). pp. 1 85-2 1 3, 292- 305, 22 ( 1 920), pp. 63- 1 57 ; DB!, op. cil. , t. 1, pp. 408-409. '' Voir la lettre 6 1 8, note 1 . "' Vraisemblablement René Ribitel. 1 1 François Mi l l iet de Challes. " Angelo Maria Ranuzzi ou Marcello Durazzo. Ce dernier occupa cette charge après le 1 3 mai 1 67 1 , date à laquelle Ranuzzi fut envoyé e n Pologne.

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