La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
282 Correspondance d 'A. Bail/v - 1 664- 1672 ce dont il se plaint, d'où je tire deux consequences: la premiere qu' il a grand tort d' ambarrasser V.A.R., en recourant à sa j ustice et lobligeant de me com mander de prendre des i nformations que j ' ai desja prises il y a longtemps, et qu ' il ne tient qu'à l ui de les faire achever par son j uge delegué; et la se conde qu ' il aura grande peine d ' en veni r à bout, n ' aiant point de têmoins bien legitimes. outre que les parties ont fait informer contre lui criminelle ment, et ont plusieurs têmoins des insultes, et des outrages qu ' i l s presupo sent qu ' i l leur a faitb. Voilà donc, Monseigneur, une espece de conflit de j u ri sdiction. Mr. Berguere p laide contre ces prestres pardevant le juge eccle siastique, et ses parties ont intenté un procés criminel contre lui pardevant l ' un de vos j uges temporels6• Tous ces arnbarras me firent proposer un ac cord aux uns et aux autres, ils y acquiescerent tous, et prirent Mr. le marquis de Caselle7 et moi pour arbitres . Les parties de Mr. Berguere se repantant d ' avoir appellé de mes decrets au S [ain]t S iege sans aucuns griefs, m' en de rnanderent pardon, et se soûmirent à faire à Mr. Berguere toutes les satisfac tions rai sonnables que les arbitres leur ordonneroient en tant qu ' i l s fussent trouvé[s] coupables8• Je le dis à Mr. Berguere, il accepta aparamment le parti, mais quand <il> / (f2v) faulut venir aile strette, il demanda des reparations d ' honneur qui parurent si exorbitantes aux prestres ses parties qu ' il s les re fuserent tout net. Mr. Berguere pretendoit, Monseigneur, donner u n soufflet publiquement au prestre, chanoine et docteur, dont i l pretendoit en avoir re ceu un, et comme je lui rêpondis avec surprise que cela ne s ' accoûtumoit fi lle et de laquelle aprés il a eu l ' i mpieté d 'etre parrein et d 'obliger le misernble pere de la tenir sur les saints fonds de bapteme en son nom, ce fut, dis-je, lui qui contreignit cet home lasche pour avoir du pain d'ecrire une lettre infame contre moi it V.AR. , pour se mettre à couvert des poursuites que je faisois contre ses infamies. Car. Monseigneur. i 1 ne se contenta pas d'engrosser cette femme chez lui, mais encore il la confessait [ ...]». (A.S.T.. Corte. Let tere Vescovi, liasse 20, fasc. 7, lettre 79. f 0 1 v). •· Le 1 8 août 1 672, Berguere se plaignait d'avoir été absent pendant trois semaines et que pendant ce temps-là les prêtres soupçonnés avaient donné de fausses i nformations, à l ' aide de faux témoins. Notre évêque avait demandé de prendre des infonnations. mais récusé en tant que j uge. il avait dû déléguer son archidiacre. Les chanoines de Saint-Ours en avaient appelé à Rome. En outre il accusait l 'évêque d'être timide: «li veut touts obliger et ne faire rien, mais j ' ai interest d' avoir justice d'un semblable affront». Probablement le différend avec le Nonce avait diminué l'emprise de Bailly sur le clergé valdôtain, puisqu' i l consta tait que n ' importe quel ecclésiastique pouvait s' adresser à Rome. au lieu de respecter ses décisions en tant que juge. Cf. A.S.T., Corte, Lettere di Particolari, B . m. 47. fasc. cité. 1 Pierre-Phi libert Roncas (cf. n. 6, lett. 547) ' Sur l ' accord du participe passé voir lett. 560, n. 5.
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