La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

288 Correspondance d 'A. Bailly - 1 664-1 672 messe, et le vent, qui boulversoit tout devant qu'elle fut commencé[e]4, cessa tout d' un coup au moment qu ' elle fut dite. Comme un mal n ' est jamais seul, la seicheresse s ' estoit comme associée à ce vent terrible\ pour nôtre derniere ruine, et l ' ai r qui semblait avoir pris la place et la nature du feu , bruloir et desoloit tout depu i s le commancement de ! ' esté, durant lequel, et mesme dés le commancement du printemps, nous n ' avions pas eu une goute de pluie. Trente ou quarante paroisses deputerent leurs sç i nd i cs pour obten i r u ne procession generale, et que nos Corps S [ain]ts y fussent publiquement et solemnellement portés. J ' ordonna y, par l ' avis de mon chapitre<', une neufvaine pendant laquelle on doit dire chaque jour une messe haute, avec exposition du S [ain]t Sacre­ ment, prieres, jeunes et communions generales. Nous commançames" cette devotion dimanche passé7, aprés la pleine lune. La processionx devoir estre !éon Des Chenaux. Les syndics ou procuratores étaient préposés à l ' administration de la commune et étaient élus le 25 janvier de chaque année par l 'assemblée des chefs de famille d'un bourg, assemblée qui fut supprimée au XVIll' siècle. lis étaient normalement deux ou trois et ils représentaient la subdivision du territoire en villages ou hameaux. Leur rôle à l'intérieur de la communauté était de recueillir les impôts, d'administrer les biens communs et de répartir la charge fiscale, à l 'exception des pauvres qui n'étaient pas susceptibles d'i m­ pôt. J.-8. DE TILLIER, Historique . . ., cit., p. 535: J.-G. RJVOLIN. Appunti per la storia . . . , cit. , Parrocchie e Comunità. " Cf. n. 5 de la lettre 560. ' Déjà en 1 645, un phénomène similaire attestant de l' intercession de saint Grat s'était pro­ duit. Une sécheresse extraordinaire accablait les Valdôtains, puisque depuis quatre mois pas une goutte de pluie n 'était tombée du ciel. La population eut recours à saint Grat, le pro­ tecteur à qui elle s'adressait toujours dans les moments les plus difficiles. et organisa une procession après laquelle le miracle se produisit et il commença à pleuvoir. Cf. Abbé HENRY, op. cit. , t. II, p. 409. '' Le chapitre de la Cathédrale se composait anciennement de vingt et un chanoines, y com­ pris l'évêque, j usqu'en 1 72 1 , lorsque le nombre fut fixé à vingt-deux. J.-B. DE TILLIER, His­ torique . . . , cit., pp. 1 28- 1 29. 7 Le 7 août. ' Les deux fêtes qui célèbrent ce Saint se déroulent le 7 septembre, à l 'occasion de sa nais­ sance. et le 1 7 mars, pour la translation. Plusieurs détail s sur la procession de saint Grat nous sont connus par une Vie anonyme de saint Grat conservée aujourd' hui dans une co­ pie du XIX' siècle, mais remontant au 1 658, dont Lin Colliard a fait la transcription par­ tielle: «L' on fait avec la grande messe une procession generale par la cité où la Collegiale de St. Ours assiste avec le reste du clergé en trés bel ordre alternativement le choeur de mu­ siques tous les Scinclics de la cité, des v illes et bourgs du pays, marchant selon leur rang, avec des flambeaux allumés d' une grosseur démesurée; tous les prieurs des confreries éri­ gées tant clans la Cathédrale que Collégiale. aux autres églises pareillement avec leurs flam­ beaux precedant et suivant les saintes reliques. Bref, on ne voit que feux au milieu desquels

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