La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 642 29 1 " co11111u111cà11u's dans le ms: h lecture conjecture lie +des+: ' en c e rr e sur la gmce: " croire sur moire: ' cette partie du texte ( VA.R . . . . Genei•e) est écrite entre la fin de la lettre et la for­ mule de clôture. vallées piémontaises s'étant inst<� llés dans la région de Genève. ce qui ne faisait qu'aug­ menter la tension entre les deux Etats. En 1 666. le duc profita de l' occasion d ' une banale quere l le pour attaquer les cantons Suisses: le point de la discorde était la maison d'une femme mourante. qui s'était convertie à la foi catholique après avoir professé pendant toute sa vie la doctrine de Calvin. et à laquelle on avait administré les saints sacrements. La pe­ tite maison forte se trouvait dans le hameau de Corsinge clans le balivage de Gaillard, qui était du ressort du duc de Savoie. mais qui. du point de vue administratif, dépendait de Jussy. territoire que les Genevois. qui interdisaient l ' administration de tout sacrement à l ' intérieur de leur . juridiction. considéraient comme leur propriété. Cet épisode fut ù l ' origi ne d' une querelle qui vit d' abord l ' i mplication du Sénat de Savoie et ensuite celle de tout le gouver­ nement savoisien. Après l ' intervention de la France et de l ' Espagne. la situation sembla s'apaiser un moment. mais la volonté du duc d' annexer le Genevois ne fléc h it pas. En ef­ fet en 1 669. Charles-Emmanuel décida clInfirmer les dispositions contenues dans le traité de Saint-Julien de 1 603. De leur côté. les villes de Berne et Zurich exigeaient le respect du traité. en se fondant sur le fait qu'on ne pouvait pas annuler un traité solennel et perpétuel sans le consentement de l ' autre partie. En 1 67 1 . on assista à un nouveau rebondissement de ce conflit. Un vaisseau ducal transportant du sel était parti de bonne heure de Bellerive. petit village sur le lac de Genève. mais dès qu ' i l arriva dans le port de Genève il fut obligé de rentrer ses couleurs. Charles-Emmanuel insistait sur le fait que cela avait constitué un véritable abus et il ne manqua pas cle se plaindre de cet épisode à Louis XIV. De leur côté. les Genevois s'empressèrent d'écrire au premier secrétaire piémontais. le marquis de Saint­ Thomas. pour essayer de justitïer cet abus. Quoi qu · il en soit. tout le long du règne de Char­ les-Emmanuel IL les disputes continuèrent sans pouvoir trouver de solution. au grand dé­ triment du commerce. Ce fut seulement avec Victor Amédée Il qu\111 accord entre les par­ ties adverses put être signé. Cf. G. AMORE1TI, O/J. cil., t. !, pp. 1 97- 1 98: E. R1con1. op. cil .. t. VI, p. 1 83 et passim: G. Ci.AREHA. Storill del reg no . .. . cit., t. 1 1 . pp. 488-489 et passim.